Cela suite au lancement de ses activités le 26 juillet à l’hôtel « Salam » de Bamako devant un parterre de personnalités et de citoyens venus assistés nombreux à la cérémonie. L’occasion était propice pour le conférencier, M. Tiébilé Dramé, non moins président du PARENA, d’exposé sur le thème : « NORD-MALI: QUELLE MOBILISATION NATIONALE POUR QUELLES SOLUTIONS DE SORTIE DE CRISE? ».
Au fil du temps, cet ancien Ministre en charge des zones arides sous le règne de son beau père, non moins ancien Président du Mali (1992-2002), avec le résultat qu’on connait, M. Tiébilé Dramé sort une nouvelle formule certainement « magique » pour trouver une solution pérenne à la crise du septentrion malien. D’où cette phrase : » Surveiller le Nord comme du lait sur le feu ».
Pour l’orateur dans son introduction regrette que : «Cette recommandation maintes fois réitérée ces dernières années n’a pas reçu toute l’attention attendue des pouvoirs publics. Faute d’avoir surveillé le Nord comme du lait sur le feu, le Mali traverse la période la plus sombre de son Histoire depuis l’indépendance : rébellion séparatiste, coup d’Etat, partition et occupation du pays par des groupes armés maliens et étrangers, effondrement de l’armée et de l’Etat, instabilité politique et leurs cortèges de souffrances indicibles et d’humiliations quotidiennes d’un peuple jusqu’ici considéré comme un des plus fiers d’Afrique ». Et le conférencier d’enfonce le clou par ceci : « La question du Nord a cessé d’être la question du Nord, c’est la question du Mali. Elle n’est l’affaire des seuls habitants ou ressortissants des régions du Nord. Elle est l’affaire de tout le Mali et de tous les Maliens ». Pour le président du PARENA : « C’est tout le Mali qui doit se lever comme un seul homme pour affronter les atteintes à notre souveraineté nationale, à la dignité nationale de notre peuple, à l’intégrité du territoire national. C’est tout le Mali qui doit se lever pour panser les blessures infligées à notre Histoire, à l’Histoire de notre vieille Nation ». Bien dit. Mais l’on est en droit de se demander qu’est ce qu’il a fait lorsqu’il était Ministre en charge des zones arides ? Sous ATT, quelles propositions et quelles solutions a-t-il proposées ?
M. Dramé interpelle les pouvoirs publics en ces termes et propos : « Faire de la question du Nord, la question nationale numéro 1, la question de tout le Mali, mobiliser et fédérer toutes les énergies pour contribuer au recouvrement de notre souveraineté, au rétablissement de l’intégrité du territoire et de la cohésion nationale ébranlée, telles sont les missions que la Coalition pour le Mali s’est assignées ».
Pour lui : « il n’est pas normal que l’occupation des deux tiers du territoire national ne soit pas ressentie dans chaque village et dans chaque ville du Mali. La tragédie de l’occupation et de l’oppression qui en résulte doivent être présente dans tous les actes de la vie nationale. La radio et la télévision publique doivent ressembler à la radio et à la télévision d’un pays aux deux tiers occupés. Les pouvoirs publics, les élus, les partis politiques, la société civile, les leaders communautaires et d’opinion sont lourdement interpelés! Les deux tiers du Mali ne peuvent souffrir dans l’indifférence du troisième tiers. La triste réalité de l’occupation doit imprégner tous nos actes, toutes nos décisions.
Les pouvoirs publics, les élus, les partis politiques et la société civile ont une responsabilité particulière dans la mobilisation nationale dans les circonstances historiques exceptionnelles que le pays traverse ».
Mobiliser tout le pays entier
Pour le conférencier, c’est tout le pays tout entier qui doit se mobiliser, « une obligation de vérité et un devoir d’inventaire sur nos responsabilités individuelles et collectives car ce qui nous arrive ne relève pas de la fatalité, mais bien de fautes de gouvernance, de responsabilités non assumées au moment où il fallait les assumer ».
Le mea culpa de tout un chacun se pose à en croire le conférencier qui se demande où était les maliens lorsque l’état chancelait ?
Certes, il ne remet pas en cause le pacte « démocratique de 1991 », mais s’interroge ce nous avons fait pour que le Mali ne sombre de cette façon dans déchéance.
De la corruption qui a gangrené les secteurs de la Défense, de la Sécurité, le débarquement des rebelles et leurs armes au Mali en provenance de la Libye, l’installation d’AQMI dans le Timétrine et le Teghar-Ghar ou dans la forêt du Wagadu, intermédiaires permanents entre les payeurs de rançons et les ravisseurs d’otages étrangers de tous poils ; l’effondrement de l’armée avec la prise des villes les unes des autres, tout ceci a conduit le pays dans l’abîme. Pour Tiébilé Dramé, il faut se pencher sur les causes profondes.
La résolution de la crise, la solution de la crise doivent rester dans nos mains. Ce qui suppose une forte volonté politique nationale d’un Mali dont le drapeau ne sera pas mis en berne, d’un Mali qui ne s’éclipse pas quand on parle de lui, et dont la voix doit être entendue et écoutée chaque fois que nos voisins et partenaires se pencheront sur notre cas.