Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



Dernières dépêches



Comment

Politique

Entretien avec le Président de l’association « Yèrèwolo-Ton »
Publié le mardi 31 juillet 2012   |  Mali Demain




Vos outils
height=28

PARTAGEZ


Crise politique, économique grave que traverse notre pays, la diversion de certains et de leurs complices extérieurs et tant d’autres maux dont souffre le Mali, le Président de l’association « Yèrè-Wolo-Ton », M. Boubacar Boré celui-là même qui avait été emprisonné sans preuves palpables, explique sa manière de voir les choses, les raisons, les conséquences, le rôle joué par tous les acteurs du 22 mars à ce jour. Et surtout son arrestation sans fondement qu’il trouve grave et sans fondement valable. En un mot, précise-t-il : « Dioncounda devrait connaître ses vrais agresseurs et non l’association : « Yèrèwolo-Ton ».

Mali Demain : Comment voyez-vous cette sortie de crise la plus grave que connait notre pays ?

M. Boubacar Boré : C’est simple. Le ton est donné par les différents mouvements associatifs qui n’étaient pas compris par les partis politiques, en l’occurrence ceux du FDR qui avaient d’autres idées. Avec le temps, tout le monde a compris les intentions mal veillantes de ces gens-là qui faut-il le rappeler ont réussi en vingt ans, à mettre le pays à genoux. Mieux, les actes posés ça et là, montrent qu’ils avaient d’autres choses à se faire que de nous aider à libérer notre pays d’un complot international. Aussi, ces gens qui se disent « démocrates » ont participé à l’élaboration du document (le renouvellement des institutions, le problème du nord et surtout la délinquance financière que le Mali a connu ces vingt dernières années) avec nous mais c’était sans compter sur leur malhonnêteté quand bien même que malgré les différentes rencontres au cours desquelles nous nous sommes tombés d’accords sur une concertation nationale souveraine pour que nous nous regardons dans les yeux pour se parler afin d’aller sur de nouvelles bases, ils sont su avec les méthodes que vous connaissez, divertir le peuple. Aujourd’hui, tous les maliens épris de paix et de justice le savent. Partout, nos concitoyens le parlent que de leur coup de Jarnac contre l’intérêt supérieur de la nation.

« Ce qui est arrivé à Dioncounda, n’honore aucun malien, aucune personne »

Mali Demain : Comment avez-vous accueilli le retour du Président intérimaire vendredi dernier à Bamako après des semaines de convalescence à Paris?

M. Boubacar Boré : C’est avec joie de retrouver un frère malien, un père. Ce qui lui est arrivé, n’honore personne, aucun malien. Nous sommes contents qu’il retourne en bonne santé. A « Yèrè-WOlo-Ton », c’est un retour d’un père pour que la vérité soit connue car Dioncounda est le seul à dire la réalité. Et malgré les cameras, les gardes du corps, du dispositif sécuritaire, de ses collaborateurs, ceux qui nous accusent n’arrivent pas à montrer son agresseur et que l’association « Yèrè-Wolo Ton » est pointée du doigt et surtout que nous l’avions rencontré avant cet acte ignoble. Et c’est après cet entretien, qu’il a été victime de ce que vous savez. A notre niveau, nous n’avions rien à nous reproché.

Mali Demain : Dans ce cadre, votre procès devrait avoir lieu aujourd’hui même. Qu’avez-vu à dire ?

M. Boubacar Boré : L’accusation est « troubles graves à l’ordre public », ne tient pas. Et pour cause ! A vrai dire, nous sommes accusés sur du faux par ce qu’au paravent, nous avons marché de la devanture de l’Assemblée Nationale au CICB. C’est après que nous avons pris notre véhicule pour aller filmer le mouvement : « Trop, c’est trop ! » à Kati. C’est arrivé au rond-point de Koulouba, que nous avons été interpellés par deux jeunes hommes en veste qui ont dit ceci : « Le SEGAL de Dioncounda Traoré, M. Berthé que personne ne rentre au palais. En guise de rappel, il se trouve que la première fois, j’étais venu avec quelques camarades, le Président par intérim nous a reçu.

C’est après cela , qu’en allant à Kati, nous avons été interpellés par deux jeunes qui nous demandaient de venir au palais afin de rencontrer le président Dioncounda Traoré. Sur leur demande, mon équipe et moi, sommes rendus là-bas où nous avons été surpris de trouver une foule immense devant le portail du palais où des centaines de manifestants étaient dehors pour réclamer le départ du Président par intérim Dioncounda. Grande a été ma surprise de voir une telle mobilisation. Mais fort de ce constat, j’ai demandé aux jeunes surexcités de se calmer et de respecter les consignes de la garde rapprochée du président Dioncounda. C’est ainsi que Me Berthé et le staff nous ont installés dans la salle d’attente. Après quelques minutes d’attente, le Président Dioncounda Traoré nous a reçus sans aucun problème. Vu l’état de la foule, j’ai insisté à ce que la rencontre soit très brève.

« Dioncounda nous avait dit qu’il respectera le délai constitutionnel »

C’est ainsi que le Président par intérim Dioncounda Traoré a demandé ce que veulent les jeunes en colère. Sans détour, je lui ai dit qu’ils demandent son départ. Avec calme, il a répondu qu’il respectera le délai constitutionnel qui était au lendemain. En fait, le Président Dioncounda a précisé qu’il quittera le lendemain à midi le pouvoir. C’est-à-dire en respect avec le délai constitutionnel qui fixait déjà son mandat à 40 jours. C’est après cela qu’on devait soit le reconduire, soit désigner un autre pour diriger la transition. Avec cette assurance donnée par le Président par intérim, nous avons pris congé de lui avec les salutations d’usages qui siéent.

« La foule a applaudi cette nouvelle… »

Une fois au dehors, nous avons rapporté les propos du Président qui a dit qu’il respectait le délai constitutionnel. La foule a applaudi cette nouvelle et a commencé à quitter les lieux. C’est dans cette foulée, après avoir rassuré les manifestants, que j’ai été abordé par les journalistes qui m’ont posé des questions que j’ai répondues. Ensuite, j’ai regagné ma base à l’Assemblée Nationale où nous faisions notre sit-in. La visite de Kati n’a plus eue lieu. Quelques instants après que j’ai appris avec affliction que les manifestants avaient tué le Président Dioncounda Traoré en le tabassant. Une nouvelle à la quelle j’avais du mal à croire parce que je ne pouvais pas imaginer qu’un Président pouvait être tabassé dans son bureau».

« Pour nous, un Président de la transition doit émaner de la volonté d’une concertation nationale et non désigné…»

Mali Demain : Que pensez-vous de Dioncounda comme Président par intérim de la transition ?

M. Boubacar Boré : Pour nous, un Président de la transition doit émaner de la volonté d’une concertation nationale et non pas un Président désigné sans tenir compte de notre souveraineté. Ce qui sera une imposition. Et « Yèrè-Wolo-Ton » demeure toujours dans la logique de respecter les engagements de Dioncounda Traoré qu’il a tenu lors de notre dernière rencontre le 21 mai au palais de Koulouba où il s’est engagé de partir. Et il a ajouté qu’il tient à sa parole. Nous respectons la parole de notre papa. Il faut que cela soit clair, si Dioncounda sera désigné lors de la concertation nationale, « Yèrè-Wolo-Ton », sera prête à l’accompagner dans sa mission.

Pas d’amalgame…

Mali Demain : On parle de façon persistante de l’envoi de troupes de la CEDEAO au Mali sans l’aval des pouvoirs publics. Que dites-vous?

M. Boubacar Boré : Je me demande si certains ne font pas d’amalgame car, il avait été dit que les forces de la CEDEAO viendront au Mali sur notre demande. Si elles débarquent, ce sera sur demande des autorités maliennes. Au quel cas, en venant sur notre territoire, elles seront traitées comme ennemis en cas d’absence d’autorisation officielle écrite.

« La nomination du PM a fait atténuer beaucoup de choses… »

Mali Demain : Certains parlent de façon persistante de la démission du PM et de son gouvernement. A « Yèrè-Wolo-Ton », que répondez-vous ?

M. Boubacar Boré : La nomination du PM a fait atténuer beaucoup de choses en son temps. Je pense que l’heure n’est pas à une évaluation par rapport au temps qu’il a fait après vingt ans de destruction sur tous les plans de notre pays : politiques, économiques, culturelles, à plus forte raison demander sa démission en un laps de temps. Ceux qui demandent son départ, ne pensent pas au Mali. Ils pensent à leurs postes qu’ils ont occupés des années durant. Nous disons Oui à un gouvernement d’union nationale mais avec de nouveaux talents qui ne manquent pas au Mali et qui seront à la hauteur de leur mission. Mais pas avec des voleurs, surtout des anciens pilleurs, des apatrides !

« La CEDEAO qui n’est autre qu’un syndicat de Présidents et non pas une organisation qui aide… »

Mali Demain : On parle aussi de reconquête des régions du nord alors que l’armée est bloquée par manque de matériels puisque victime d’un embargo de la CEDAO et de ses complices. Quel commentaire faites-vous?

M. Boubacar Boré : La reconquête des régions du nord devient utopique par la faute de maliens qui sont à la base de ce blocage de commun accord avec la CEDEAO qui n’est autre qu’un syndicat de Présidents et non pas une organisation qui aide ses pays membres. Les résolutions de la concertation nationale qui se tiendra très bientôt, devront permettre aux maliens et à notre armée de trouver une solution plus rapide. Une solution digne de ce nom au sud est synonyme d’une solution diplomatique au nord puisque c’est un problème malien.

« Blaise Compaoré n’est pas le médiateur indiqué »

Mali Demain : Que pensez-vous de la médiation Burkinabé lors que l’on sait que le MNLA et ses hommes en débâcle ont trouvé refuge au Faso et qui sont même pris aux soins ?

M. Boubacar Boré : Nous nous demandons après ce constat si le Burkina Faso veut le Mali comme pays voisin ou l’AZAWAD ? Blaise Compaoré n’est pas le médiateur indiqué. Ce n’est pas le bon choix par ce qu’au lieu d’atténuer la situation, il l’enflamme.

« L’ORTM ne joue pas son rôle, la presse privée pas déterminante… »

Mali Demain: Quelle impression avez-vous de la presse nationale dans le traitement de la crise que nous vivons ?

M. Boubacar Boré : A commencer par l’ORTM qui ne joue pas son rôle dans la résolution de la crise que nous vivons par ce que nous n’avons pas vu les acteurs invités sur les plateaux pour expliquer la situation mais plutôt des image st des propos qui déshonorent même le pays comme si le nord était un autre pays.

Quant à la presse privée, son rôle n’a pas été assez déterminant dans le traitement de l’information à cause des reportages très légers au point que les maliens pensaient que rien n’évoluait sur le terrain. Nous n’avons pas vu ou lu des propositions de sortie de crise sur le nord Mali dans vos colonnes ou à la télévision. Je profite de cette occasion pour demander à la presse nationale et internationale de penser toujours au Mali d’abord avant de faire plaisir à un regroupement quelconque. Et c’est dans cela que tout le monde aura son salut pour la stabilité du pays.

« C’est un évènement libérateur »

Mali Demain : Comment avez-vous trouvé le coup d’état du 22 mars dernier ?

M. Boubacar Boré : Cela a été un évènement libérateur pour nous maliens qui souffraient dans notre chair et dans notre tête. En tant que démocrate, c’est un mal nécessaire. Le Mali en avait besoin pour éviter ce qui allait être un chaos provoqué par une mascarade électorale le 29 avril 2012. De nos jours, nous nous acheminons vers un redressement et une restauration de la démocratie malienne.

« Il n y a pas de rapports particuliers »

Mali Demain : Quels sont vos rapports avec le CNRDRE qui est membre du Comité Militaire de Suivi et d’évaluation de l’Armée ?

M. Boubacar Boré : Il n y a pas de rapports particuliers. A part que nous avons salué l’acte courageux posé par les militaires en son temps. C’est à dire le 22 mars dernier. Nous nous retrouvons en cette audace, ce courage républicain qui est le changement tant souhaité par nos compatriotes malgré l’avènement de la démocratie au Mali en mars 1991.

Propos recueillis par Bokari Dicko

LIENS PROMOTIONNELS