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Le président Dioncounda Traoré au bercail, après 2 mois de convalescence à paris : Le retour en force de l’œil de Caen
Publié le mardi 31 juillet 2012   |  Aurore




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Le président de la transition, le Pr. Dioncounda Traoré, a regagné son pays, le Mali, après deux (2) mois d’absence provoquée par la furie ‘régicide’ d’adversaires du processus de retour à l’ordre constitutionnel. Son retour marque le nouveau départ d’une transition politique prise en otage depuis quatre mois sur douze par les calculs à la dimension des pâquerettes, sur fond d’ambitions ‘pouvoiristes’ et d’ardeurs revanchardes. L’événement fait figure également d’épisode gênant pour les auteurs et complices de l’agression du 21 Mais 2012, qui bénéficient du piétinement des enquêtes et de son enlisement dans les écheveaux d’une affaire si complexe.

Après deux mois de soins intensifs et de repos mérité en France, Dioncounda Traoré, le président de la République par intérim, s’est finalement décidé à reprendre les rênes d’un pays qui plonge chaque jour un peu plus dans les méandres de l’occupation, de l’incertitude socio-économique et institutionnelle. Suite aux exigences d’une communauté internationale manifestement hostile au gouvernement actuel, son retour – qui est apparu si urgent pour corriger les erreurs d’application de l’accord-cadre par l’avènement d’un vrai gouvernement d’union nationale – a été accueilli à la mesure des attentes et de la lassitude de la majorité des concitoyens face à l’immobilisme de l’équipe du Dr. Cheick Modibo Diarra.

L’arrivée du Pr. Dioncounda Traoré a ainsi drainé monde à l’Aéroport de Sénou où le ban et l’arrière-ban ont été mobilisés à l’accueil. En effet, outre la présence massive d’officiels sur le tarmac de l’Aéroport bondé de monde pour la circonstance, le Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) n’a pas lésiné sur les moyens pour lui renouveler son soutien et sa solidarité, deux mois plus tard. Ainsi, de l’Aéroport jusqu’à la résidence actuelle du chef de l’Etat, le cortège présidentiel n’aura pas rompu avec la liesse, qui jalonnait son passage à coups d’affiches et de slogans très aimables.

Faute donc d’avoir pu riposter à l’agression du président par une réaction à chaud au lendemain immédiat du triste événement, le front anti-putsch s’est rattrapé par une mobilisation grandiose digne de sa représentativité au sein de l’opinion. Mais, par delà la satisfaction procurée par cette opportunité de rachat, le retour de celui qui a été laissé pour mort au Palais de Koulouba est tout aussi perçu dans les rangs du FDR comme une occasion d’affranchir une transition enlisée dans les calculs politiciens, les non-dits et autres intentions inavoués au point d’avoir complètement dévié de ses missions et objectifs initiaux. La prise de main du Pr. Traoré devrait en effet consacrer la levée des obstacles à l’enclenchement véritable d’un processus sur lequel reposent les espoirs suivants : la libération du septentrion malien et l’organisation d’élections crédibles.

Pour ce faire, le président de la République, pour sa part, semble pour le moins se hisser à la hauteur des préalables, à savoir une union sacrée de ses concitoyens autour de l’essentiel. C’est pourquoi, à son arrivée à l’Aéroport de Sénou, le Pr. Dioncounda Traoré, a choisi de prôner le pardon en réitérant son credo de pardon mutuel entre les Maliens, condition sine qua non pour surmonter la crise que traverse le pays depuis le 22 Mars 2012.

Cette marque de sublimité, quoique motivée par une volonté d’apaisement, pourra difficilement passer l’éponge sur un épisode qui continue de maintenir le Mali sous les gênants projecteurs des regards extérieurs. Il s’agit, en clair, des circonstances ayant présidé au départ du président de la République pour des soins médicaux intensifs hors du Mali. En réaction à son maintien à la tête de la transition, pour une durée d’une année, une frange certes minoritaire mais non négligeable du front politique a protesté par la tentative de désignation d’un président de la République par une Convention Nationale. Puisque leur choix avait porté sur le chef de la junte putschiste, Amadou Haya Sanogo, cela devait leur donner droit à marcher sur le Palais de Koulouba et à l’envahir sans rencontrer la moindre résistance. La meute, sous la houlette du front pro-putschiste, ne s’est point contentée de scander des slogans et des doléances. Pour une entreprise vraisemblablement préméditée et soigneusement préparée, elle devait imparablement se conclure par l’indescriptible : la plus haute institution de la République abandonnée à la vindicte populaire et au lynchage physique, sans la moindre protection de la part du dispositif défensif et sécuritaire du pays.

La vie du chef de l’État est restée toutefois sauve par miracle, mais le monde entier continue encore d’être indigné et stupéfait devant le surprenant spectacle qu’offre un peuple naguère glorieux et enviable pour sa maturité.

Face aux pressions et gênants regards extérieurs, les condamnations ont fusé de toutes parts, y compris du côté où les ficelles de l’attentat sont suspectées. Une enquête judiciaire a été également ouverte, mais est vraisemblablement vouée à l’échec devant l’évidence des embûches que rencontre naturellement une justice dans une mare aussi boueuse et dont il serait même naïf de vouloir pénétrer les profondeurs, à savoir le secret des équations suivantes : les connexions réelles entre les chefs de file de la ‘Convention Nationale’ et les agresseurs du chef de l’État, le degré de responsabilité et peut-être de complicité d’éléments des forces armées et de sécurité, les intentions et visées réelles des forfaitaires, etc. Autant de non-dits et d’interrogations à peine oubliés et que fera forcément rebondir dans les consciences le retour du Pr. Dioncounda Traoré au bercail.

L’intéressé a pour sa part donné la preuve qu’il conserve les ressources nécessaires pour se hisser au-dessus des contingences. C’est ainsi qu’il a mis à profit sa convalescence – non pas pour préparer la revanche – mais pour cogiter sur le schéma qui lui parait le plus approprié pour une sortie durable des tribulations où le pays est plongé.

A.Keïta

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