Le ministre sénégalais de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, et le ministre malien de la Sécurité, le Colonel Sada Samaké, ont convenu, mardi à Dakar, que la vente et le transport de carburant à bord de réservoirs non connectés aux moteurs de leurs véhicules ne seront plus tolérés pour les conducteurs maliens, à partir du lundi 3 mars prochain.
L’annonce a été faite à l’issue d’une ‘’réunion de travail’’ qui a essentiellement porté sur le transport entre les deux pays.
Au terme de cette réunion qui a eu lieu dans les locaux du ministère sénégalais de l’Intérieur, les deux parties ont décidé d’accorder aux transporteurs maliens un délai de cinq jours, pour leur permettre de se conformer à la mesure.
Au-delà de cette période transitoire au cours de laquelle tous les camions bloqués à la frontière entre les deux pays pourront entrer au Sénégal avec leurs stocks de gasoil et d’essence, aucune tolérance ne sera plus accordée.
’’Il faut que cette mesure soit appliquée. Reculer la date d’entrée en vigueur de cette mesure ne me gêne pas. Ce qui me gêne, c’est de ne pas l’appliquer et que le carburant continue d’entrer au Sénégal’’, a déclaré le ministre malien de la Sécurité, le Colonel Samaké. Il a averti que ‘’ceux qui seront pris pour vente répondront de leurs actes’’.
La réunion de travail entre les deux ministres s’est tenue en présence d’une forte délégation malienne composée de l’ambassadeur du Mali à Dakar, Asko Faré, de la directrice des entrepôts maliens à Dakar, Marième Coulibaly, du directeur des transports, du chef de la brigade des douanes du Mali à Dakar, Sémina Bomboté.
Le président des transporteurs maliens, Youssouf Traoré, et celui du Conseil malien des chargeurs, Babalaye Ndau, ont aussi assisté à la réunion. ‘’A partir du 5 mars, aucun transporteur malien ne devra avoir un autre réservoir contenant du carburant, en dehors des deux réservoirs connectés au moteur. A partir de maintenant, il ne sera plus autorisé d’avoir un réservoir qui contient du carburant et qui n’est pas connecté au moteur. Les forces de sécurité vont veiller à l’application stricte de la mesure. Les réservoirs et les bidons seront désormais saisis’’, a renchéri le ministre sénégalais de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo.
‘‘Le gasoil et l’essence sont des produits sensibles, surtout en cas d’accident, ils peuvent créer des dégâts qui dépassent la quantité transportée’’, a justifié M. Diallo. Il avait à ses côtés, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Sékou Cissé, la Directrice générale de la Police nationale, Anna Sémou Faye, ainsi que des officiers supérieurs de la gendarmerie et des douanes sénégalaise.
De nombreux camions maliens en partance pour le Sénégal avaient été bloqués durant plusieurs jours au poste frontalier de Diboli, situé sur le territoire malien.
L’entrée sur le territoire sénégalais leur ayant été interdit, à cause des fortes quantités de carburant, qu’ils transportaient à bord d’un troisième réservoir, de barils ou de bidons pour ensuite les vendre au marché noir, ou éviter de s’approvisionner au Sénégal dont ils jugent les tarifs prohibitifs.
‘’Il n’est pas autorisé de transporter du carburant au Sénégal dans un réservoir qui n’est pas connecté à un moteur. Il est absolument intolérable que les chauffeurs maliens continuent de vendre du carburant au Sénégal’’, a rappelé avec fermeté un officier de la gendarmerie sénégalaise qui a requis l’anonymat.
MS/ASG