Tremblement de terre’’ dans l’administration du Tourisme et l’hôtellerie : L’Omatho chassé de son siège avec en toile de fond un détournement présumé de plusieurs années de loyer
Alors qu’une loi votée par l’Assemblée nationale octroie le bâtiment dans lequel l’Office malien de l’hôtellerie et du tourisme (Omatho) loge depuis toujours, une décision de justice le chasse et l’attribue à des particuliers. Une histoire qui fait tourner la tête de plus d’un.*
Le bâtiment qui abrite les bureaux de l’Omatho sis au centre commercial ne l’appartient pas. Une décision de justice attribue la bâtisse à des ayants droit. En effet, l’Omatho s’était vu attribué le bâtiment par une loi de l’Assemblée nationale alors qu’il appartient à un particulier mort il y a des lustres.
En revanche, les héritiers du propriétaire du bâtiment ont soudainement fait leur apparition. Ils seraient revenus de France où ils vivent depuis longtemps avec la ferme volonté de récupérer leur propriété. Auparavant l’Etat malien se serait accaparé de leur bâtiment alors qu’il était en bail avec leur défunt père. Mais quand les enfants de ce dernier ont appris l’attribution de leur bâtiment censé être en bail, à l’Omatho, ils ont sauté dans le premier avion.
L’affaire fut portée devant les tribunaux et la décision de justice est sans appel : la bâtisse n’appartient pas à l’Etat. Pis, l’Omatho qui se croyait chez lui, est sommé de quitter les lieux. La justice aurait procédé à des enquêtes qui ont démontré, sans coup férir, que l’Etat était en bail. Alors questions : l’Omatho payait t-il un loyer ? Si oui, dans quel compte est versé le loyer ? Ces questions taraudent aujourd’hui ceux qui sont proches du dossier. En tous les cas, cette histoire claire obscure met en exergue la légèreté de l’Etat et de ses institutions.
Contactée par nos soins, la Directrice de l’Omatho s’est bornée à nous dire : « je ne peux vous donner aucune information sur ce dossier. Je vous demande de contacter le Secrétaire général du ministère de l’Artisanat et du Tourisme ».
Légèreté coupable
Comment l’Assemblée nationale peut-elle voter une loi qui attribue la bâtisse à l’Omatho alors qu’elle est censée appartenir à des particuliers ? Tout laisse croire que les députés et leur commission en charge de ces questions ont péché par une légèreté coupable. Aujourd’hui par la faute de cette institution qui, apparemment n’a effectué aucune enquête au préalable, l’Omatho est dans la rue. L’Office est devenu ‘’Sdf’’ par la force des choses. Affaire à suivre.
Alhassane H. Maiga