«J’ai cherché mon enfant partout depuis le début cette affaire. Il est introuvable. Je suis allée chez Amadou Haya Sanogo pour obtenir des nouvelles de mon fils. Ce jour-là, il m’a demandé comment mon fils avait été arrêté. Je lui ai dit que c’est moi qui l’avais réveillé quand des gens prétendant venir de Kati ont frappé à notre porte. Ils m’ont fait comprendre qu’ils sont des amis de M’Bouye. C’est de la cour que j’ai appelé mon fils, bouilloire en main.
Il m’a repris la bouilloire pour aller aux toilettes, c’est en ce moment que moi j’ai ouvert la porte aux militaires de Kati. Ils ont envahi notre maison avant de procéder à l’arrestation de M’Bouye, qui est béret rouge, son frère béret vert ainsi que mon mari. Ils ont libéré par la suite mon mari et mon autre fils qui sont tous deux des bérets verts, mais ils ont gardé M’Bouye.
Depuis ce jour, j’ai fait tout pour voir mon fils, sans succès. C’est après que j’ai appris qu’ils les ont exécutés avant de les enterrer dans une fosse commune. Nous demandons aux Maliens de nous comprendre, surtout les femmes, mêmes celles qui n’ont pas d’enfants doivent avoir des enfants d’autrui avec eux. On veut tout simplement savoir ce qui s’est passé. On veut savoir si ce que dit le président IBK : «nul n’est au-dessus de la loi» est une réalité. Pour nous, les gens doivent laisser le juge Karembé faire son travail, parce qu’il nous a écoutés avant les militaires. C’est leur tour qu’ils répondent de leurs actes.
Ce sont nous les femmes et mères des victimes qui avions fait nos déclarations et demandé justice à notre pays. Dieu aime le Mali parce que le projet que le groupe des Haya avait pour le Mali n’était pas une bonne chose. L’affaire de nos enfants est une petite partie de ce projet et IBK le sait très bien maintenant, parce qu’il a accès à tous les documents cachés et visibles du Mali. Nous ne demandons que justice».