«Il y a lieu absolument de maintenir encore plus longtemps la décision de fermeture des frontières algéro-maliennes». Le propos émane de l'un des officiers de la sécurité mobilisés dans le contrôle et la surveillance du tracé frontalier séparant Bordj Badji Mokhtar du territoire du nord du Mali.
Notre interlocuteur tiendra à rappeler qu'à la suite de cette décision entérinée par les hautes autorités du pays en date du 14 janvier 2013, soit à la veille de l'intervention de l'armée française dans le nord du Mali, il a été procédé dans l'immédiat à l'installation d'une multitude de postes de surveillance au niveau du tracé frontalier.
«Cela s'est produit dans le cadre d'une dynamique impressionnante. Des renforts en grand nombre composés d'éléments de l'ANP, d’effectifs de la gendarmerie et de la DGSN arrivaient de plusieurs wilayas du pays, tous mobilisés pour assurer une meilleure protection de nos frontières avec le Mali», rappelle notre source.
Le tracé frontalier étant d'un linéaire de 1400 km, il été décidé que la manière la plus idoine de faire valoir la mesure de sa fermeture n'était autre que d'assurer en permanence une présence accrue sur le terrain des différents effectifs de la sécurité, explique-t-on.
La mesure en question a été d'un apport salutaire en termes de protection des populations du Sud algérien des effets néfastes liés aux troubles auxquels était en proie le Mali, affirment d'autres sources sécuritaires en poste à Bordj Badji Mokhtar.
Plus d'une année après la fermeture des frontières algéro-maliennes, les mêmes sources affirment aujourd'hui encore que cette décision devrait être maintenue, «le Mali n'arrivant toujours pas à asseoir son autorité au niveau des différentes localités du nord du pays».
Il s'agit là d'un territoire où sévissent à ce jour différents groupes terroristes agissant en connivence avec les réseaux de trafic en tout genre.
De l'avis d'un commerçant de Bordj Badji Mokhtar habitué à se rendre dans le nord du Mali, la vente des armes de différents calibres constitue l'un des créneaux de ce trafic multiforme qui se pratique actuellement à ciel ouvert au niveau de ladite région.
Des barons en mauvaise posture
La décision de fermer nos frontières terrestres avec le Mali, dictée par l'impératif sécuritaire face à la crise malienne, a eu des conséquences sur l'activité commerciale à Bordj Badji Mokhtar, situé à moins d'une vingtaine de kilomètres du tracé frontalier.
Selon nos sources, ils étaient près d'une quarantaine de barons spécialisés dans l'import-export et qui, avant la fermeture des frontières, approvisionnaient les 18 000 habitants de Bordj Badji Mokhtar de différentes marchandises qu'ils importaient du Mali.
Aujourd'hui, leur activité est quasiment à l'arrêt, affirme-t-on dans le milieu des commerçants de la même ville. Ce qui n'a pas été sans effet sur l'équation de l'offre et de la demande et la révision à la hausse de certaines denrées alimentaires ainsi que plusieurs autres marchandises qui provenaient du Mali.