Le corps du colonel Youssouf Traoré a été découvert hier matin à 3 heures à Kati Malibougou dans une concession appartenant à un militaire. La découverte, attendue depuis quelques jours, a été faite grâce aux révélations de l’un des hommes de main du capitaine Amadou Haya Sanogo.
Les découvertes macabres continuent à Kati. Hier matin, précisément vers 3 h, l’équipe du juge d’instruction Yaya Karembé a découvert le cadavre du colonel Youssouf Traoré porté disparu depuis la mutinerie du 4 septembre à Kati.
La mise à jour de sa tombe a été rendue publique grâce aux révélations faites par l’un des hommes de main du capitaine Amadou Haya Sanogo, le caporal Seyba Lamine Sangaré.
Les enquêteurs ont commencé la fouille de la maison indiquée par celui-ci dès le vendredi à Kati Malibougou dans une concession appartenant à un militaire. Ils ont d’abord trouvé deux galons de colonel et un pistolet avant de retrouver le corps enseveli dans une bâche et enfoui dans un puits profond de 50 m.
Il s’agit d’une énième découverte de corps de militaires. D’ailleurs, dimanche d’avant dans la soirée cinq corps de personnes en tenues militaires ont été retrouvés dans deux fosses communes à la périphérie de Kati qui était le fief de l’ancienne junte au pouvoir.
Les recherches ont été supervisées par le juge d’instruction Yaya Karembé qui instruit l’affaire du charnier découvert en décembre dernier dans le même secteur. Karembé a lui-même conduit l’équipe sur les lieux où se trouvent les deux nouvelles fosses. Dans la première, deux corps ont été trouvés. Dans la seconde : trois autres. Ils sont morts brutalisés, et tous sont habillés en tenues militaires, ligotés. « C’était insoutenable », rapporte un témoin. Dans l’une des deux fosses communes, en plus des corps, des têtes de caïmans morts ont été retrouvées.
En décembre dernier, le même juge d’instruction avait assisté à Kati, à l’exhumation de 21 corps, tous très probablement des militaires « bérets rouges » – les troupes loyalistes du président renversé Amadou Toumani Touré – assassinés en 2012, après une tentative de contrecoup d’Etat pour renverser la junte, qui était alors au pouvoir dans le pays.
Dans ce dossier, 25 militaires, dont Amadou Sanogo, ex-capitaine bombardé général de corps d’armée, l’ex-ministre de la Défense et des Anciens combattants devenu chef d’état-major particulier, le général de division Yamoussa Camara, et l’ex-DG de la Sécurité d’Etat le général de brigade Sidi Alhassane Touré ont été arrêtés.
Y. C.