Le pillage des démocrates patriotes et sincères a donné naissance à des fonctionnaires milliardaires
C’est l’occasion de revenir sur les écrits d’une certaine presse malienne qui parle du pillage de la junte du 22 mars 2012 qu’elle pensait venir avec des idées nobles pour le Mali et du slogan «tolérance zéro». Mais, oui, la junte a bien pillé comme le CMLN avait pillé en novembre 1968. Nous avons en mémoire les bijoux volés au Palais de l’épouse du président Modibo.
Le roi Fayçal ibn Abdel Aziz du royaume saoudien a offert des barres d’or contribution au président Modibo Keïta pour la construction de la grande mosquée de Bamako. Malheureusement c’est un membre du CMLN qui aurait volé une barre d’or. C’est honteux pour un officier qui fait un coup pour redresser économiquement un pays afin de rendre une justice sociale, raison pour laquelle le coup d’Etat a eu lieu. Comment un homme peut-il avoir la baraka en volant les ressources destinées à construire une maison de Dieu où les fidèles musulmans.
En 1968, le CMLN a pillé toute les ressources sur toute l’étendue du territoire national. Il y a eu pillage le 26 mars 1991 sous l’ère des démocrates «patriotes et sincères» et c’est leur pillage a donné naissance à des fonctionnaires milliardaires(21). La grande spéculation foncière a été leur jeu favori. Prenez la route Bamako- Ségou, vous serez édifiés. C’est sans commentaire. Celui du Trésor à peine camouflé, c’est sous l’ère des démocrates sincères et patriotiques en 1992. L’école malienne est entre année facultative et année blanche.
L’acharnement des complices
Comme le coup d’Etat de mars 2012 a éventé le plan des démocrates regroupés au sein du Front uni pour la démocratie et la République (FDR), ils s’acharnent contre le général Camara. Au lieu de s’en prendre à lui, demandez des comptes à la France qui a créé le MNLA pour aboutir à ses intérêts. Moussa Traoré a raison de dire que «les Maliens sont des moutons». La France qui joue au pompier aujourd’hui, c’est elle la source du mal que le Mali traverse aujourd’hui. S’il n’y avait pas eu de MNLA, il n’y aura jamais occupation du Mali par ceux qui se réclament du djihad et il n’allait pas avoir coup d’Etat le 22 mars 2012, ni celui du contrecoup du 30 avril et du 1er mai 2012 à plus forte raison un charnier à Diago.
Koulouba a été détruit le 21 mars 2012 par l’affrontement entre les éléments de la junte et la garde du président-général ATT. En 1968 Koulouba allait être détruit en si ce n’était pas que ceux qui étaient chargés de le garder avaient rallié les putschistes. En mars 1991, Koulouba allait être bombardé si le chef de la garde rapprochée de Moussa Traoré n’avait pas rallié le camp des démocrates patriotes et sincères.
Je pense que les Maliens ont été moins victimes de trahison sous Moussa Traoré que sous Alpha Oumar Konaré. Moussa peut- être l’a fait par ignorance, mais Alpha l’a fait par ruse et mépris au peuple malien. Tout le patrimoine légué par le président Modibo Keita a été bradé par les démocrates patriotes et sincères. Ils ont remis en cause les belles reformes de l’enseignement pour mettre l’école malienne sous le boisseau. Au même moment leurs enfants étudient dans les écoles à l’étranger. Et le président Konaré, pour se moquer des Maliens, avait dans sa dernière interview du 8 juin2002 à Koulouba quand un journaliste affirmait que le peuple accuse ses ministres de détourner l’argent du peuple, sa réponse «que les gens s’associent pour les traduire en justice». Alors que c’est lui qui avait fait arrêter deux grands PDG de deux grandes entreprises du Mali dont un avait reçu le prix «tchiwara national» lorsque le parti-Etat de l’ADEMA faisait la pluie et le beau temps. Son remplaçant à Koulouba aussi avait fait arrêter un autre PDG. Ces arrestations étaient des règlements de compte et non de défendre les intérêts du peuple malien. C’est malheureux quand un chef d’Etat dirige son pays comme sa propriété.
Revenons sur la «tolérance zéro» du chef de la junte du 22 mars 2012
Mais, en 1968, le Comité militaire de libération nationale (CMLN) aussi avait son slogan : «L’heure de la liberté a sonné». Le chef de la junte de 1968 avait dit dans son premier discours à l’adresse des Maliens à Radio- Mali. Quelques mois après, les Maliens ont compris. Il ouvre le bagne de Taoudéni ; ensuite il embastille tous les enseignants et les élèves et étudiants, en somme toute l’intelligentsia malienne contestataire. Dieu sait qu’ils étaient des menteurs et ils se sont autodétruits et quelques têtes qui sont restées avaient fini leur jour fatidique devant le tribunal des «démocrates patriotes et sincères» au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba.
«Tolérance zéro» des démocrates patriotes et sincères, c’est la lutte contre la corruption, l’injustice sociale. La grande promesse des patriotes est la multiplication des salaires par 300% si nous avons bonne mémoire. Il faut reconnaître que les démocrates ont travaillé dans ce sens mais par rapport à ceux qu’ils ont pris dans les caisses de l’Etat, c’est insignifiant. Aucun salaire ne peut être compétitif à côté des corrupteurs et des délinquants financiers fabriqués par les démocrates.
Ici nous donnons aux lecteurs, une citation du Docteur Mamadou El Béchir Gologo, médaillé d’or de l’indépendance (paix à son âme) et grand compagnon du président Modibo : «Qu’est devenu l’espoir que nous avions fondé sur la célèbre victoire du 26 mars 1991 ? Le régime ADEMA vénal, accroché de bas en haut au pouvoir de l’argent obtenu de n’importe quelle manière, après s’être illicitement enrichi par braderie, délinquance financière, magouille de toutes sortes, a fini par découvrir sa vraie face : celle de la restauratrice impénitente ! Il n’est plus là depuis deux ans et si les Maliens ne veulent pas aggraver le problème qu’il leur a légué, il leur faudra respecter et faire respecter les recommandations particulières : Kokadjè et les conclusions générales imposées à l’issue du 26 mars 1991 : CHANGEMENT RADICAL de tout et partout !»
Malheureusement, il n’y a aucune différence entre le général- président, promoteur du «Kokadjè» et le parrain des démocrates qui a remis le pouvoir en 2002 à la suite d’un pronunciamiento électoral. «Allah ka tchen dèmè». Incha Allah, l’ADEMA aussi va s’autodétruire.
Libérez le général Yamoussa Camara et inculper ceux qui ont battu à mort des prisonniers condamnés à mort et dont leurs peines ont été commuées à perpétuité. Il faut nommer les lieutenants- colonels Kissima Doukara et Tiécoro Bagayogo. Ces deux officiers ont été assassinés sur ordre alors que leurs peines ont été commuées à perpétuité. Le commanditaire, c’est Moussa Traoré, il est bien vivant (voir «Ma vie de soldat» du capitaine Sounkalo Samaké, un grand bambara dans son franc- parler bambara).
Le président IBK doit avoir en mémoire, la conférence nationale du Niger. C’est au cours de cette conférence, qu’il a été révélé comment le commandant Sani Souna Sido, l’homme clé du coup d’Etat du 15 avril 1974 qui avait mouillé sa tenue militaire à l’avènement du président Seini Kountché au pouvoir. Le commandant Sani a été torturé dans son lieu de détention par deux officiers supérieurs du Niger, les colonels Tchimba Kolo et Banou Béidy. Ils ont été jugés et condamnés à de lourdes peines avant d’être graciés. Ceux qui ont assassiné le président Modibo Keïta, Abdoul Karin Camara dit Cabral et les commanditaires du grand charnier de Taoudéni sont là parmi nous et bénéficient des contributions du peuple malien qu’ils ont bâillonné pendant plus de 23 ans.
Quel paradoxe dans l’arrestation du général Camara! L’ancien président tchadien a fui son pays depuis novembre 1990 à la suite de la défaite de son armée devant les troupes rebelles du colonel Idriss Deby, aujourd’hui général. M. Hussein Habré sera jugé au Sénégal pour crimes contre l’humanité et 24 ans après sa fuite avec 7 milliards dans ses valises, milliards pillés au Trésor de son pays, le Tchad. Pourquoi la justice malienne ne cherche pas à inculper les putschistes de 1968 pour leurs différents crimes dont le charnier de Taoudéni où gisent des centaines de prisonniers politiques et de droit commun?
Libérez le général Camara et inculper les commanditaires de «Air cocaïne» de Tarkint (Bourem).
Libérez le général Yamoussa Camara et allez chercher le Touareg qui a attaqué une famille de Batal dans la commune rurale de Soni Ali Ber à Gao. Ce Touareg avait tué certains membres de cette paisible famille. Il a été condamné à mort et il a été libéré sans dédommager la famille victime. Cet évènement s’est passé sous le régime d’ATT. Ce Touareg est l’un des leaders et combattant du MNLA.
Libérez alors le général Yamoussa Camara et allez inculper le diawando qui a assassiné un ressortissant du village de Tacharane dans la commune rurale de Gounzoureye dans la sous- préfecture de Wabaria à Gao. L’évènement s’est passé sous la justice d’ATT et le Premier ministre était Ousmane Issoufi Maïga qui avait même assisté aux funérailles de ce pauvre citoyen malien dans le nord du Mali.
Le diawando l’a assassiné par de gros bras qui constituaient sa milice. Rien ne s’est passé et l’affaire a été classée. Je lance un appel au ministre Mohamed Ali Bathily pour que justice soit faite. Le petit frère de la victime est à la gare de Binké- Transport à Bamako.
Enfin, le président Hollande veut blanchir son massacre de musulmans de Centrafrique par l’inauguration d’un mausolée pour les soldats musulmans qui ont participé à la libération de la France. Peine perdue. Car pour nous musulmans, la France est toujours sur sa ligne de 1994 au Rwanda et «l’opération Sangaris» n’est pas différente de «l’opération Turquoise» au Rwanda.
Dans le désarmement des milices «anti- balakas», c’est le médecin après la mort. Et la France est dans la même optique que la femme Premier ministre de Centrafrique, quand cette dame chrétienne taxe des anti-balakas de nationalistes, au tout début de leur lutte contre la «Séléka».
La France est toujours dans l’optique de son «islamophobie», mais l’islam ne se garde pas dans une poche et elle n’appartient ni à un seul homme, ni à un seul pays mais à l’humanité entière. Chaque jour qui passe, l’islam s’agrandit davantage malgré le combat contre lui.
Le Mali n’est pas encore sorti de son trou. Je souhaite une sortie honorable et souhaite que Dieu montre le bon chemin à ses dirigeants et au peuple malien.
Pour une réconciliation nationale, il faut que justice soit faite et une vraie justice, dans la globalité et non de façon sélective.