Loin des bruits de Bamako, des soubresauts de l’affaire bérets rouges contre Amadou Haya Sanogo. Je suis devant mon magasin ici à Bougouni, mais je souhaiterais demander à mon cousin Karembé s’il est tranquille avec sa conscience, dans ce qu’il est en train de faire. Parce qu’après le coup d’Etat, tout Bougouni peut témoigner, il a fait un acte qui restera dans les mémoires. Le juge de Bougouni de l’époque Yaya Karembé a ligoté et séquestré le colonel Yacouba Traoré, un militaire proche d’ATT.
Ce dernier a quitté Bamako après le coup d’Etat pour se réfugier à Bougouni. C’est Yaya Karembé qui l’a amené à Kati, dans le coffre de sa voiture pour le montrer à Amadou Haya Sanogo. Ce jour, Haya lui a ordonné de le remettre à la gendarmerie et qu’il ne devrait pas ligoter un colonel comme ça.
Tout Bougouni et Kati sont au courant de cet acte de mon cousin Karembé. Mieux, mon cousin faisait partie du groupe de juristes qui ont élaboré l’accord-cadre et d’autres documents, il était payé par le CNDREE. Il recevait un salaire pour ce travail. Karembé a même profité du fait que sa nièce est mariée à Amadou Konaré pour profiter de la situation. Mon cousin voulait en réalité être ministre de la Justice, les militaires lui ont clairement dit que cela est impossible parce que les relations de famille risquent d’être dénoncées par les autres membres du CNDREE. C’est après la signature de l’accord-cadre, document qui a été élaboré par un groupe de juristes, y compris mon cousin, que ce dernier a demandé le poste de ministre de la Justice.
Les militaires lui ont fait savoir que ça sera Malick Coulibaly. Ils ont dit au juge Karembé de faire une proposition de poste. C’est ainsi qu’il est parti réfléchir, pour venir proposer le poste qu’il occupe actuellement au pôle économique. Mais mon cousin n’avait pas digéré le fait qu’il n’a pas été ministre. C’est en ce moment qu’Amadou Konaré lui a offert un pick-up double cabine. Voiture qu’il a fait retourner le mois de janvier 2014.
Mon cousin était avec les militaires mais il veut prendre aujourd’hui sa revanche sur eux. Après avoir été un bon collaborateur des militaires le juge Karembé, est-il tranquille avec sa conscience ? Je pose cette question à mon cousin. Parce que le colonel Yacouba Traoré vit encore, lui qui a été victime de séquestration de la part de mon cousin Karembé. Pour le ministre de la Justice, je n’en parle pas parce qu’il est juge et partie.
Avocat d’Abina Guindo, dont il défendait les intérêts, aujourd’hui ministre de la Justice, est-ce qu’il ne continue pas de défendre son client ? En tout cas, ces deux hommes doivent être dessaisis de l’affaire dite des bérets rouges contre Amadou Haya Sanogo, pour que la vraie vérité tant souhaitée par les parents des victimes et des militaires puisse éclater au grand jour. D’autant que les présumés auteurs gardent la présomption d’innocence jusqu’au procès.
Aldiouma Aliou Maïga, commerçant à Bougouni en face de l’auto-gare
