Au sujet de la décision du gouvernement de proroger les mandats des conseils communaux pour une durée de 6 mois, à compter du 27 avril 2014, nous avons rapproché le maire de la Commune IV du District de Bamako, Siriman Bathily et celui délégué de la mairie de Faladié-Banankabougou, Moustapha Fomba, pour recueillir leur avis sur la question.
Le gouvernement a adopté en conseil des ministres, le mercredi dernier, la décision de proroger les mandats des conseils communaux de 6 mois, à compter du 27 avril 2014. Le jeudi 27 février, le ministre porte-parole du gouvernement a rencontré la presse pour expliquer les raisons de cette prorogation. Selon Mahamane Baby, c’est dans le souci d’assurer une meilleure organisation de ces élections communales mais aussi la réconciliation nationale que le gouvernement a décidé de cette prorogation. À l’en croire, ces vœux ont été exprimés par le peuple malien lors des assises nationales sur le Nord tenues du 1er au 3 novembre 2013 et des Etats généraux sur la décentralisation tenus les 22, 23 et 24 décembre 2013.
Nous avons rapproché le maire de la Commune IV, Siriman Bathily et le maire délégué de la mairie de Faladié-Banankabougou, Moustapha Fomba. Ils nous donnent ici leur lecture sur la question.
Siriman Bathily, maire de la Commune IV
Selon lui, la prorogation des mandats des élus communaux est prévue par la loi, quand on ne peut pas organiser les élections à temps. Il a expliqué que cette décision du gouvernement de proroger les mandats des maires de 6 mois, renouvelables une seule fois, est une chose prévue par la loi. «Je pense que c’est tout à fait légal. À mon avis, je pense que c’est à tout fait normal, parce que la seule élection qui reste aujourd’hui, c’est l’élection municipale. Si on veut l’organiser alors que le problème du Nord n’est pas totalement réglé, ceux qui sont du Nord seront carrément sortis du système. Donc, je crois que le souci majeur de l’Etat est de pouvoir mettre tout le monde au niveau de ces élections afin qu’on puisse aller dans l’harmonie», a déclaré le maire de la commune IV. Avant d’ajouter que si on cherche à réconcilier les Maliens, il faut aller aux élections communales, en donnant la chance à tous les Maliens d’y participer. «Je crois que ça doit être le souci principal du gouvernement pour cette prorogation. À mon avis, c’est tout à fait normal», a-t-il conclu.
Moustapha Fomba, maire délégué de la mairie de Faladié-Banankabougou
Il dit s’être attendu à cette prorogation, d’autant plus que, selon lui, l’élection présidentielle et les législatives ont été aussi reportées. «Je ne peux pas dire que c’est bon ou mauvais. Mais j’aurais préféré qu’on aille à ces élections pour le 27 avril, c'est-à-dire, à la date prévue. Parce que plus ça dure, plus on a d’angoisse», a-t-il déclaré. Avant de dire qu’il serait obligé de se contenter de la décision du gouvernement en ce qui concerne cette prorogation. Mais, il a insisté sur la tenue de cette élection dans le délai de la prorogation pour éviter l’installation d’une délégation spéciale.