Un groupe de chercheurs maliens composés, entre autres, de Me Amadou Tiéoulé Diarra, avocat, chargé d’enseignement ; Mohamed Ag Aguissa, assistant chercheur et Ibrahim Maïga, assistant chercheur à la faculté de Droit de l’Université de Bamako, ont fait une étude sur la rupture de lien matrimonial en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali.
Cette étude a été présentée jeudi 25 février au CICB au cours d’un atelier initié sous l’égide de l’Observatoire des droits humains et de la Paix (Odhp). La cérémonie de présentation de l’étude a été présidée par Mohamed Ali Bathily, ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Selon cette étude, au cours des dernières décennies, le divorce a pris de l’ampleur en République du Mali. Bien qu’il soit une souffrance réelle, le divorce s’est aujourd’hui banalisé dans la société malienne. De multiples exemples de divorce donnent à penser que le mariage durable n’est plus une référence, comme le révèlent quelques études et enquêtes sur le sujet. Selon cette étude, dans le district de Bamako, de 2006 à 2011, plus de 890 jugements de divorce qui ont été prononcés.
En effet, sur cette période, le nombre de divorce va crescendo et toujours, à en croire l’étude, les demandes en divorce sont pour la plupart le fait des hommes. L’analyse de ces jugements montre que les femmes se plaignent principalement de traitement intégral dans le mariage polygamique ou d’un abandon de la femme à son sort parce qu’elle oppose à son mari un refus catégorique de changement de l’option monogamique en polygamie, le mari voulant convoler en secondes noces. Les hommes de leur côté, lorsqu’ils demandent le divorce, sont pour la plupart à la recherche d’une femme moins intransigeante.
Selon le ministre de la Justice, on assiste à plus de 10080 cas de divorce par semaine à Bamako. Sans calculer ceux de nos régions.... Ce phénomène influe forcément sur l'éducation des enfants, sur la croissance des jeunes filles-mères, sur la délinquance. En un mot, dit-il, sur la stabilité du pays. Pour renverser cette tendence, il a sollicité la clémence des magistrats à travailler davantage sur les procédures de médiation.
Seyni TOURE