La banque de la CEDEAO émet un emprunt obligataire pour lever 40 milliards de Fcfa destinés à financer 8 projets dans des pays de l’UEMOA dont trois au Mali où sera investie la moitié des fonds récoltés La 41ème session du conseil d’administration de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), tenue le 28 juin 2013 à Lomé, a autorisé la direction générale de cette banque à émettre un emprunt obligataire par appel public à l’épargne sur le marché financier de l’UEMOA.
Le montant recherché s’élève à 40 milliards de Fcfa à un taux d’intérêt annuel de 6,5% sur une durée de 7 ans. Le lancement officiel de cette opération a eu lieu le 18 février dernier, au siège de la banque à Lomé. Elle restera en cours, jusqu’au 18 mars. Ces informations ont été fournies par le directeur des opérations, chargé du secteur privé à la BIDC, notre compatriote, Ousmane Bocoum. C’était lors d’un déjeuner offert lundi au milieu financier. La presse y avait été également conviée. Ousmane Bocoum était accompagné pour cette opération de promotion par Mme Abide Deverre, responsable front-office (service de la clientèle) à la Société de gestion et d’intermédiation SGI-Togo, Oumar Dème, directeur de marketing et de la communication au CGF/Bourse et Allassane Sissoko, responsable front-office à la SGI-Mali.
Dans son exposé, Ousmane Bocoum a fourni des explications sur les destinations du fonds collecté. Les 40 milliards recherchés seront ainsi investis dans huit projets de développement, dont trois au Mali. Il s’agit du financement de l’acquisition et de l’exploitation de la 3ème licence de télécommunication (Atel-sa) pour un montant de 7,5 milliards de Fcfa, de l’octroi d’une ligne de crédit en faveur de la Banque malienne de solidarité (BMS) pour le financement des PME avec 5 milliards de Fcfa et du projet d’implantation d’une aciérie à Tienfala (SEAS-sa) pour 7 milliards de Fcfa. Le financement de ces trois projets nécessitera donc la mobilisation d’environ 19,5 milliards de Fcfa. Selon le directeur des opérations, chargé du secteur privé à la BIDC, il s’agit d’une manière pour l’institution d’aider le Mali à se relever de la crise qui l’avait entraîné dans la récession. Les autres projets seront réalisés au Burkina Faso où est prévue l’ouverture d’une usine de produits pharmaceutiques (Amanda Pharma) pour 7 milliards de Fcfa, en Côte d’Ivoire est envisagée la construction et l’exploitation d’un complexe hôtelier 5 étoiles label « Radisson Blu » (Koira Hôtels Investissement) qui coûtera 7,65 milliards de Fcfa.
Au Niger, les fonds financeront l’implantation d’une usine de production de farine de blé et d’aliment bétail (GMT) pour 1,65 milliard de Fcfa. Enfin, pour le Sénégal, il s’agit de financer les mines de phosphates de Matam (Amar Groupe Holding) avec 7 milliards de Fcfa. Parlant des règles d’allocation des ordres de souscription, Oumar Dème précisera que dans le cas où la somme totale des souscriptions recueillies par le syndicat de placement serait inférieure à 40 milliards de Fcfa, la BIDC s’engage à maintenir l’émission à hauteur des sommes collectées. Mais, dans le cas où le total des souscriptions se révélera supérieur à 40 milliards de Fcfa, le consortium chef de file du placement procédera à une réduction des souscriptions en retenant en priorité toutes les souscriptions des personnes physiques.
Les souscriptions des institutionnels seront réduites au prorata du montant demandé. Oumar Dème, le directeur de marketing et de la communication au CGF/Bourse, a, lui évoqué les avantages fiscaux dont jouit la BIDC dans les pays membres de la CEDEAO. En effet, aux termes de la convention d’établissement de l’institution financière communautaire, celle-ci bénéficie des immunités, privilèges, facilités financières et exemptions fiscales. Ainsi conformément à la disposition de l’article 49 du statut de la BIDC, les revenus liés à ces obligations seront exonérés de tout impôt dans l’ensemble des pays de la Communauté. Un autre avantage qu’offre cet emprunt obligataire concerne la monnaie dans laquelle sera menée l’opération.... suite de l'article sur L’Essor