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Nouvel Horizon N° 4576 du 5/3/2014

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Premier forum national de l’Addad : Les aides ménagères demandent de meilleures conditions de travail
Publié le jeudi 6 mars 2014  |  Nouvel Horizon




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Pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur le respect strict de leurs droits, les aides-ménagères ont tenu le premier forum national de leur organisation, l’Association de Défense des Droits des Aides Ménagères et Domestiques (Addad), hier mardi 04 mars 2014, au siège de l’Addad sis à Niamakoro.

La cérémonie d’ouverture de ce forum de trois jours a enregistré la présence de la présidente de l’Addad, Mme Sitan Fofana, du secrétaire général de cette association, M. Massa Koné, du président de l’Union des Association et des Coordination d’Associations pour la Défense et le Développement des Doits des Démunis (Uacdddd), M. Soungalo Koné, entre autres. Ce forum national a pour thème : "Stop aux violences faites aux travailleuses domestiques".
Créée depuis trois ans déjà, l’Association de défense des Droits des Aides Ménagères et Domestiques (Addad-Mali) vise à faire entendre la voix de celles qui subissent des violations fragrantes de leurs droits sans mot dire.

A l’entame de ses propos, la présidente de l’Addad-Mali, Mme Sitan Fofana a rappelé ceci : "C’est dans les villes que nous sommes considérées comme des choses à tout faire. Certaines familles d’emploi nous font subir toutes sortes de violences. C’est-à-dires des violences verbales, des agressions physiques et des viols, qui s’ajoutent à des conditions de travail dignes de l’esclavage. Nous travaillons 24h sur 24h. Nous nous réveillons au premier chant de coq et nous nous couchons très tard, prêtes à nous lever dans la nuit en cas de besoin. Nous sommes en plus de cela mal nourries et mal logées. Et, ce n’est pas nos salaires misérables entre 4.000 Fcfa et 10.000 Fcfa par mois qui nous rendront notre dignité. L’aide ménagère est trop souvent violée par des patrons ou leurs fils qui profitent de notre faiblesse financière pour nous abuser sexuellement. Certaines sont même contraintes de se prostituer pour pouvoir subvenir à leurs besoins".

Compte tenu d’autant de griefs, les aides ménagères sollicitent que :
- leur temps de travail soit réduit de 17h à 8 h par jour ;
- leur nombre de jours de travail soit de 6 à 7 jours dans la semaine ;
- des centres d’accueil, d’assistance, d’alphabétisation, d’orientation et de formation pour les aides ménagères soient créés dans les centre-villes ;
- des campagnes de sensibilisation soient menées dans les villages de départ auprès des travailleuses domestiques mineures ;
- des projets soient créés dans les villagespour encourager les jeunes filles à ne pas céder aux sirènes de l’exode rural.

Selon nos informations, le droit des aides ménagères peut connaître des avancées concrètes par l’application du décret 96-178/P-RM du 13 juin 1996 portant application de diverses dispositions de la loi Nº 92-20 du 23 septembre 1992 portant code du travail. Les aides ménagères demandent l’application de l’article L. 86, article D 86-10 sur les conditions générales d’emploi, de rémunération du personnel de maison, c'est-à-dire que ce personnel doit être payé au minima à 21.936 Fcfa par mois et non 10.000 Fcfa.

Aussi demandent-elles au Gouvernement de ratifier la Convention C 189 adoptée par l’Organisation Internationale du Travail (Oit) sur le travail domestique. Elles lui demandent également de s’impliquer dans la sensibilisation de la société malienne sur les droits des aides domestiques et des jeunes filles mineures à travers les médias nationaux.

Tougouna A. TRAORÉ

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