A Kadiolo, les femmes vivant avec le Vih/Sida se battent pour leur insertion socio-économique à travers des activités génératrices de revenus comme le maraichage et la fabrication de savon. Elles sont environ une centaine de femmes vivant avec le virus du Sida ou affectées par la maladie. Organisées dans l’association "Sewa" c'est-à-dire la satisfaction en bambara, elles bénéficient de l’assistance technique et pédagogique de l’Ong Association pour le Développement et l’Appui aux Communautés (Adac) et aussi de l’assistance morale des responsables politico-administratifs de la localité.
Selon la présidente Mme Fanta Sanogo, Sewa, depuis sa création en 2005 a reçu un périmètre d’un demi-hectare pour le maraîchage. Elles arrivent aussi à développer la fabrication de savon. Grâce à ces deux activités génératrices de revenus, Sewa parvient à se prendre en charge. Les membres s’acquittent d’une cotisation hebdomadaire de 100 Fcfa et elles organisent des repas communautaires chaque dimanche.
Les responsables de l’Ong Adac signalent que les activités génératrices de revenus ont permis aux femmes vivant avec le Vih/Sida de réduire leur pauvreté et de participer activement à l’éducation de leurs enfants en contribuant aux frais scolaires. Aussi, elles participent à visage découvert à toutes les activités de l’ensemble des femmes de Kadiolo en vue de promouvoir la condition féminine. Car occupées dans des activités, les femmes vivant avec le Vih/Sida ont acquis un certain équilibre psychologique qui leur permet de bien vivre leur situation. Même celles qui avaient été victimes d’exclusion et de stigmatisation sont aujourd’hui sollicitées dans leurs familles pour participer aux besoins socio-économiques de leurs parents.
Afin de mieux gérer les deniers de l’association, les femmes de Sewa ont créé un comité de gestion qui comprend des personnes extérieures à l’organisation mais qui peuvent apporter leur compétence en matière de gestion des finances. C’est ainsi qu’elles arrivent à épargner par trimestre pas moins de 300.000 Fcfa.
A travers des causeries débats, elles contribuent à la réduction de la transmission du Vih par le changement de comportement. La réussite de Sewa à travers des activités génératrices de revenus est aujourd’hui citée en exemple par plusieurs associations féminines de la localité. Nombreux sont les groupements féminins qui s’en inspirent dans leur stratégie de lutte contre la pauvreté.
Source : Amap