La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) "encourage" le président malien par intérim Dioncounda Traoré à poursuivre "avec diligence" l`objectif de former un gouvernement d`union nationale, sans lui fixer de délai, selon un communiqué reçu mercredi à Dakar.
La Commission de la Cédéao souligne que "la formation du gouvernement
d`union nationale est conforme aux décisions des chefs d`Etat et de
gouvernement" de l`organisation et, "en conséquence", elle "encourage le
président par intérim à poursuivre avec diligence cet objectif".
La Cédéao avait donné jusqu`au 31 juillet aux autorités de transition en
place à Bamako depuis avril - après la remise du pouvoir aux civils par des
militaires auteurs d`un coup d`Etat le 22 mars - pour former un gouvernement
d`union nationale ayant l`assise suffisante pour reconquérir le nord du pays
occupé par des groupes armés islamistes alliés d`Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi).
Ils ont accepté mardi de prolonger ce délai, selon un conseiller du
président Traoré, une source diplomatique africaine à Bamako précisant que le
chef de l`Etat avait obtenu "au moins dix jours" de plus. Le communiqué de la
Cédéao ne fixe aucune date butoir.
Dioncounda Traoré est rentré le 27 juillet à Bamako, ce dont "se félicite"
la Cédéao, après une convalescence de deux mois à Paris à la suite d`une
violente agression commise dans son bureau à la présidence par des
manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.
Il a prononcé un discours à la Nation rassembleur, presque unanimement
salué au Mali, dans lequel il a annoncé la création de nouveaux organes de la
transition pour tenter d`enrayer la crise dans son pays et précisé qu`il se
chargerait lui-même de former le gouvernement d`union exigé.
La Cédéao indique dans son communiqué que, "tout en apportant son soutien
au président Dioncounda Traoré dans ces nouvelles initiatives", elle "réitère
la disponibilité de la Communauté à déployer dans les meilleurs délais sa
force (militaire) en attente pour assister le gouvernement du Mali dès qu`une
requête en ce sens lui sera présentée".
La Cédéao est disposée à envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats
- logistiquement soutenue par plusieurs pays occidentaux - mais attend la
demande formelle du pouvoir de transition à Bamako, ainsi qu`un mandat du
Conseil de sécurité de l`ONU.