Limogés de leurs postes de directeur général de la police pour n’avoir pas pu gérer les problèmes de la « flicaille », notamment la division des éléments en plusieurs factions rivales. En un mot, leurs gestions ont été marquées par la persistance de l’insubordination, l’anarchie et plusieurs incidents entre clans rivaux dont le dernier a coûté la vie à un jeune militaire, Alioune Badra Diamountène et Mahamadou Diagouraga, puis qu’il s’agit d’eux viennent d’être nommés conseillers techniques au ministère de la Sécurité, lors du conseil des ministres du mercredi dernier.A quoi faut-il s’attendre avec ces deux officiers qui ont déjà prouvé tous ce qu’ils peuvent comme DG de la police nationale sans produire de véritables résultats ? Une nomination que certains perçoivent d’ailleurs comme un pied de nez aux corps de la sécurité publique du pays.
« Si le DG de la police nationale, Mamadou Diagouraga, n’est pas relevé par le premier Conseil des Ministres du tout nouveau Gouvernement de Transition, la SPN se réserve le droit de le faire démettre par ses propres moyens. ».C’est l’ultimatum qu’avait lancé le Syndicat de la Police Nationale (SPN) aux autorités de la transition, alors que la police traversait une crise sans précédent.
C’était lors d’un meeting, le jeudi 26 avril 2012 à la Direction générale de la police. Au cours de ce meeting, les syndicalistes se sont donnés rendez-vous au GMS avant de se rendre à la Direction Générale de la Police Nationale.En scandant, le long du trajet, des propos hostiles à la direction qu’ils accusaient de travail fractionnel, d’incompétence et de violations répétées des libertés syndicales.
Lors de cette rencontre, les responsables syndicaux de la police avaient expliqué que le fossé entre la direction et les éléments de la police n’a cessé de grandir depuis l’arrivée de Mamadou Diagouraga à la tête de la police nationale.
Nommé en remplacement du contrôleur général Niamé Keïta, le contrôleur général, Mamadou Diagouraga, un poulain du régime d’ATT, pour n’avoir pas pu résoudre la crise que traversait la police en son temps, fut limogé.
Il sera remplacé par le Contrôleur général Odiouma Koné. Mais la gestion de ce dernier aussi était très décriée. Car, à cause de sa timidité, il était accusé de n’avoir pu mettre de l’ordre au sein de la police. Son passage à la tête de la police nationale sera marqué surtout par la persistance de l’insubordination qui avait fini par polluer l’atmosphère au sein de la flicaille. Mais aussi, l’anarchie au sein de corps qui s’est caractérisée par plusieurs incidents.
Le dernier cas s’est passé sous la transition, où, la cour du GMS était devenue un champ de bataille entre clans rivaux. Le patron du syndicat, l’adjudant Siméon Kéita s’adjugeait presque de toutes les prérogatives dévolues au DGPN. Ce qui n’était du coup d’une grande frange de la police nationale, notamment ceux du syndicat des commissaires. Ainsi, comme pour accentuer le désordre ambiant un autre syndicat, dit des rénovateurs verra le jour. Il fera front à celui dirigé par Siméon et sa clique de l’ex junte de Kati. Une guerre des tranchées a été ouverte entre les deux clans. Le gouvernement de transition de Diango Cissoko fut obligé de taper du poing sur la table. Et ce, en déployant un détachement de l’armée pour rétablir l’ordre. Cette opération s’est soldée par la mort d’un jeune militaire et l’arrestation de plusieurs policiers.
C’est dans ce contexte de crise qu’Alioune BadaraDiamoutènè, qui serait issu de la même promotion que l’ancien Premier Modibo Sidibé sera nommé pour mettre de l’ordre dans la police. Mais rien n’y fait. La police était trop gangrenée par la division et les querelles intestines. En somme, l’homme ne parviendra jamais à mettre de l’ordre dans la police où le clanisme persiste toujours. D’où son éviction, pour être remplacé par une tête bien connue, celle de l’Inspecteur Général Hamidou Kansaye. Qui essaye de nos jours autant qu’il peut à colmater les brèches ouvertes par ses deux prédécesseurs. Sans l’issue de ce travail de fourmi, le ministre de la sécurité, Gal Sada Samaké vient de hisser au rang de conseillers techniques le duo infernal : Diagouraga et Diamoutené. Tirés de l’inspection des services de la sécurité publique.
Une nomination qui n’a pas été bien accueillie par certains policiers et de nombreux observateurs aguerris de la police nationale qui y voient plutôt une manière pour le gouvernement d’avancer par la reculade.
Georges Diarra