Les Secrétaires généraux des syndicats d’enseignants du secondaire ont animé une conférence de presse, le vendredi le 7 mars 2014, dans la salle de conférences de la Maison de l’enseignant. Elle était présidée par Adama Konaté, Secrétaire général dudit syndicat, avec à ses côtés Mohamed Almahady Maïga, le Secrétaire aux revendications et le Secrétaire administratif, Mamadou Traoré.
«L’application des résolutions et recommandations du Forum national sur l’éducation, tenue en 2008, est partielle et sélective jusque-là et en défaveur d’une couche d’enseignants laissée à son sort que nous sommes», a déploré, d’entrée de jeu, le Secrétaire général, Adama Konaté. Pour lui, «il n’est pas normal qu’après avoir injecté tant de milliards dans l’organisation d’un Forum que des autorités refusent d’appliquer la ferme volonté de tout un peuple, dans un Etat qui se dit démocratique.
Sachant que I’ éducation relève des priorités de I’Etat, comment la gestion de ce secteur vital peut-elle être confiée à des collectivités territoriales qui ne disposent pas de sources en la matière?». Il a poursuivi en regrettant que «les autorités de l’époque, qui avaient en charge l’école malienne, ont affiché leur mépris à leur endroit des enseignants des collectivités en refusant de résoudre, une fois pour toutes, la question épineuse de l’intégration de tous les enseignants contractuels dans la fonction publique de I’Etat, conformément aux recommandations du Forum national sur I’ éducation». Avant d’ajouter que I’Etat et ses partenaires ont contraint les enseignants contractuels des collectivités à être intégrés dans la fonction publique dite des collectivités et les enseignants contractuels dans celle de I’Etat.
Les responsables de ces syndicats étaient face aux hommes de medias, pour partager avec les journalistes les missions que Ie congrès a leur confiée. Il s’agit d’engager des discussions avec les autorités afin que les revendications des enseignants soient prises en compte par les nouvelles autorités. Car, a-t-il expliqué, les problèmes auxquels les enseignants des collectivités sont confrontés sont énormes et connus de tous.
Au nombre de ces problèmes, on peut citer, entre autres, l’intégration effective de tous les enseignants à la fonction publique de I’Etat, le payement des salaires à terme échu, la création de la passerelle entre Ie secondaire et Ie supérieur, le respect strict du caractère volontaire de l’AMO, l’arrêt immédiat du prélèvement sur Ies salaires des non adhérents et Ie remboursement des sommes indûment prélevées, l’octroi d’un statut autonome aux enseignants de l’enseignement secondaire, l’accélération des contrôles pédagogiques et la signature des projets de décision y afférents.
Ce n’est pas tout. Les syndicalistes demandent la titularisation, sur titre, de leurs collègues recrutés de 2006 à 2010 et qui restent encore stagiaires et la principalisation de ceux qui sont titulaires depuis 2006. Autres revendications formulées par les enseignants, ce sont le payement de tous les rappels à l’échéance (hiérarchisation intégration heures supplémentaires) l’implication des professeurs des IFM dans la surveillance et dans la correction des concours d’entrée dans les IFM, la dotation des enseignants en kits pédagogiques, la régularisation de la situation administrative des sortants de l’ENSup (nouvelle formule) et l’augmentation des salaires des enseignants en les ajustant à ceux de la sous-région.
Selon les responsables syndicalistes, cette fonction publique des collectivités, qui emploie actuellement les 70% des enseignants, a montré toutes ses limites. Selon le Secrétaire général, «elle est devenue un véritable enclos où l’enseignant devient un ouvrier, sans délai de payement de son salaire et même sans carrière».
Le Syndicat des Professeurs de I’Enseignement Secondaire des Collectivités se veut une organisation syndicale qui a la volonté d’amorcer Ie redressement et d’entreprendre, par la négociation, un nouveau partenariat avec Ie département de l’Education nationale. «II est donc plus que temps de porter cette nouvelle ambition et de mobiliser toutes les forces vives de la nation au chevet de notre école, notre bien commun. Mais la bataille est déjà engagée et sera gagnée par la ferme volonté des militants d’abord et ensuite des hautes autorités soucieuses du devenir de l’école malienne. Nous gagnerons Ie pari si nous sortons de cette torpeur pour se dire la vérité et dire la même vérité au gouvernement actuel qui, d’ailleurs, a parmi ses priorités Ie redressement de l’école malienne» a-t-il conclu.
Il faut rappeler que Ie Syndicat des Professeurs de I’Enseignement Secondaire des Collectivités (SYPESCO) a vu Ie jour, Ie 10 mai 2010, à la suite de l’éclatement du SYPCES (Syndicat des Professeurs Contractuels de l’Enseignement Secondaire). Son but principal demeure l’intégration effective des enseignants dans la même et unique fonction publique de l’Etat conformément aux résolutions et recommandations du Forum national sur I’Education, tenu en 2008.