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L’Essor N° 17634 du 10/3/2014

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Corridor Bamako-Dakar par le sud : L’Expectative
Publié le lundi 10 mars 2014  |  L’Essor




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L’ouverture au trafic sur la route a été officieusement décidée par les autorités des deux pays en mars 2012. Mais depuis aucun transporteur malien n’a été autorisé à l’emprunter.

Bien que la route Bamako-Dakar par le sud soit ouverte au trafic depuis deux ans, les transporteurs maliens ne peuvent pas encore l’emprunter. La raison : les autorités sénégalaises n’ont pas, pour le moment, autorisé le trafic sur cet axe et les démarches menées jusqu’ici par les services techniques et rattachés du transport au Mali n’ont pu aboutir.

« Nous n’avons jamais compris ce qui nous empêche d’utiliser cette route. Les autorités sénégalaises nous parlent souvent de forêt classée traversée par la route. Souvent ils nous disent que leurs services techniques du transport ne sont pas encore installés », explique Souleymane Baba Traoré, le secrétaire général du Syndicat des transitaires du Mali (Sytram). « C’est une route internationale dans laquelle les deux pays, à travers les institutions financières, ont investi beaucoup d’argent. Il est donc incompréhensible que les transporteurs et les populations ne puissent pas bénéficier de ses avantages », estime le secrétaire général du Sytram.

C’est en 2008 que le Sénégal et le Mali, dans le cadre du développement des échanges commerciaux entre les deux pays, ont décidé de mettre en œuvre un programme routier baptisé corridor Dakar-Bamako par le sud. La route relie Bamako à Dakar en passant par Kita-Sékékoto-Bafing-Kéniéba-Falémé, en territoire malien et les localités de Kédougou-Saraya-Falémé en territoire sénégalais. Le trajet entre les deux capitales est réduit de 200 kilomètres par rapport à l’axe Bamako-Kati-Kayes-Diboli-Kidira-port de Dakar, appelé corridor par le nord.

« Face à la saturation du corridor Bamako-Dakar par le nord (700 camions par jour) et à la détérioration rapide de cet axe après 2002, le meilleur choix a été de renforcer ce corridor par un second, l’axe Bamako-Dakar passant par le sud. C’est ainsi que nos deux pays ont décidé de conjuguer leurs efforts pour réaliser la route Kati-Saraya-Kédougou dans le cadre du programme d’aménagement routier et de facilitation du transport », explique un responsable du ministère en charge des Transports. La route Kati-Kita-Saraya, ajoute-t-il, est aussi un axe stratégique pour les échanges transfrontaliers.

Après les études de faisabilité, les tronçons Sékokoto-Bafing et Bafing-Kéniéba-Falémé qui totalisent une longueur de 229 km sont lancés en décembre 2008 par l’ancien président Amadou Toumani Touré. Leur construction a nécessité un investissement de près de 50 milliards Fcfa sur financement de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et de l’État malien. De même, le Mali, dans le cadre de sa coopération avec le Japon, a bénéficié, sous forme de don, du financement et de la construction des ponts sur le Balé, le Bafing et la Falémé. Le cumul de l’investissement est estimé là à plus de 15 milliards Fcfa.
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