Pour un partenariat de solidarité internationale et une mise à niveau des jeunes diplômés sans emplois au Mali, l’association ISSAMA (bienvenue en langue centrafricaine) dirigée par Dr. Blaise Guiakora, a organisé la semaine dernière à Magnambougou Faso Kanu un seminaire de formation à l’intention des animateurs de l’association Saniya Blomba et des étudiants. Objectif, les former et les insérer dans les activités génératrices de revenus et en leur donnant des outils pour qu’ils accèdent aux subventions des partenaires du nord, notamment la France.
Issama fait œuvre utile ! Il y a un adage qui dit: ‘’ au lieu de donner chaque jour du poisson à quelqu’un, il faut lui apprendre à pêcher ‘’. Cet adage sied avec l’apport de l’association Issama à la jeunesse malienne, laissée à elle-même. Après le renforcement de l’unité d’insertion, de réinsertion, de rééducation professionnelles du centre spécialisé de Bollé (Prison pour femmes et mineurs) de Bamako. Avec la formation de 20 jeunes détenus, à la construction de latrines et la formation de 16 autres détenus au métier de tanneur de cuir, Dr. Blaise Guiakora, président de l’association, en séjour à Bamako, vient de renforcer une vingtaine de jeunes diplômés sans emplois, en montage des formations pour leur permettre de bénéficier des subventions des partenaires européens.
Au cours de ce séminaire, Ousmane Diarra, un malvoyant, vice-président de Saniya Blomba, a égrené les difficultés rencontrées par son association, notamment le manque d’encadrement et de formation pour l’atteinte des objectifs et missions de son organisation. Tour à tour, les participants ont posé des questions d’éclaircissement à M. Blaise qui, dans son exposé, a été on ne peut plus clair. « Avant d’être centrafricain, je suis africain tout court et j’aide la jeunesse dans la mesure du possible en leur apportant les talents qui leur manquent ». Selon lui, c’est une histoire touchante qu’il a vécue à la prison de Bollé, qui est à la base de la création de son organisation. Une femme enceinte en prison, quelques heures après son accouchement, a rendu l’âme en laissant derrière elle son bébé, qui ne cessait de pleurer.
Vue cette situation pitoyable, Blaise s’est intéressé à la cause des plus faibles. Chose qui a fait d’Issama le lauréat du PRAOSIM 2013 en France, à travers ses activités de sensibilisation et de communication pour une action de solidarité au Sud. Sa vision aujourd’hui, c’est d’encadrer les jeunes à travers des formations à distance, la production et la vente des médicaments, notamment la spiruline, une plante anti paludique; la collecte rémunérée de plastiques pour les industries et l’artisanat local; production et vente des produits maraîchers, d’articles de cuir et surtout de sachet biodégradable d’eau potable. Durant deux jours, les participants ont été mieux outillés pour apporter leur soutien à la construction nationale du pays.
A noter qu’Issama est une organisation internationale basée en France; elle a été créée en novembre 2002 et son domaine d’intervention est axé sur la formation des jeunes pour une gestion de la santé et de l’environnement, préalable et levier incontournable du développement. Elle entend aider la jeunesse malienne qui reste une ressource inexploitée.
Habi Kaba Diakité