Le Conseil national de la société civile (CNSC) du Mali souhaite que les hommes et femmes qui auront la lourde tâche de conduire le Mali vers une issue à la crise sécuritaire soient neutres et d’une grande probité morale. Elle l’a exprimé au cours d’un point de presse samedi dernier.
Le retour de Dioncounda Traoré et son adresse à la nation dimanche soir suscite des réactions. Au cours d’un point de presse tenu dans ses locaux samedi, le Conseil national de la société civile du Mali à travers son président, Ibrahim Allaye Touré, entouré des membres du bureau, a réitéré les positions du CNSC vis-à-vis des futures institutions du Mali, du choix des membres du gouvernement.
Le CNSC souhaite que le choix des ministres fasse l’objet d’une enquête de moralité et obéir au profil suivant : ne pas être militant d’un directoire d’un parti politique, être d’une intégrité irréprochable, être technocrate avec une expertise avérée dans les compétences du département concerné, avoir une bonne connaissance des institutions de la République et de l’administration publique et avoir résidé au Mali au moins les cinq dernières années.
Pour le poste de Premier ministre, le CNSC propose le double de ce nombre.« Ce qui permettra à cette personne nommée PM d’être au parfum de beaucoup de choses au Mali », a expliqué M. Touré. En plus des qualités citées pour les ministres, le PM doit, selon le CNSC, avoir une sensibilité à la diversité culturelle et une connaissance du fonctionnement des organisations bilatérales et multilatérales.
Neutralité et justice
Le CNSC, fidèle à sa neutralité et à sa mission de défense des intérêts de la population ne veut pas de poste au sein du gouvernement et autres organes de la transition, a souligné M. Touré. Il a cependant précisé que si un membre du Conseil était consulté de façon individuelle, cela n’engagerait que cette personne.
Dans les organes de transition proposés par le président Dioncounda Traoré, l’un des deux postes de vice-présidents du Haut conseil d’Etat (HCE) revient à la société civile et les forces vives de la nation.
M. Touré s’est abstenu de faire un bilan des cent jours du PM CMD, mais il a avoué que les problèmes auxquels le pays est confronté depuis le 17 janvier restent entiers. A ce sujet, le CNSC a réitéré sa détermination à exiger que toute la lumière soit faite sur toutes les violations des droits de l’Homme tant au nord que dans le Sud du pays.
« Il y a eu des tueries. Il faut que les auteurs de ces crimes expliquent pourquoi ils l’ont fait et s’ils doivent être pardonnés qu’ils soient pardonnés. S’ils doivent être punis, qu’ils soient punis. On ne peut pas passer, même après les élections, sous silence tout ceci », avertit le CNSC qui pense qu’une véritable réconciliation de la nation impose la justice.
Denis Koné