Le vendredi 07 mars 2013, le Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des Collectivités (Sypesco) a animé une conférence de presse pour informer sur les missions confiées à son bureau national d’une part et, d’autre part, informer sur les discriminations dont sont victimes les enseignants des collectivités. La conférence a eu comme cadre la salle de réunion de la maison de l’enseignant du Lycée Ba Aminata Diallo. Elle était animée par le secrétaire général du Sypesco, M. Adama Konaté, en présence de plusieurs membres du bureau et des représentants d’autres syndicats de l’enseignement.
Le secrétaire général du Sypesco, M. Konaté, a souligné que le but principal recherché par son syndicat demeure l’intégration effective des enseignants dans la même et unique Fonction Publique de l’État, conformément aux résolutions et recommandations du forum national sur l’éducation, tenu en 2008. Le Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des Collectivités (Sypesco) estime que l’application des résolutions et recommandations de ce forum a été partielle et sélective jusque-là en défaveur d’une couche d’enseignant laissée à son sort que sont les enseignants des collectivités.
Se prévalant du fait que l’éducation relève des services dûs par l’État, le Syperco, par la voix de son secrétaire général, se demande comment la gestion des ressources humaines de l’éducation peut être confiée à des collectivités territoriales qui n’ont pas la moindre compétence en la matière.
Le Synesco a saisi l’occasion de cette conférence de presse pour soumettre aux autorités certaines doléances qui sont entre autres :
- l’intégration effective de tous les enseignants à la Fonction Publique de l’État, conformément aux résolutions et recommandations du forum national sur l’éducation ;
- le paiement des salaires à terme échu, la création de passerelle entre le secondaire et le supérieur ;
- le respect strict du caractère volontaire de l’Assurance Maladie Obligatoire (Amo) ;
- l’arrêt immédiat du prélèvement sur les salaires des non adhérents et le remboursement des sommes indûment prélevées ;
- l’octroi d’un statut autonome aux professeurs de l’enseignement secondaire ;
- l’accélération des contrôles pédagogique et la signature des projets de décision y afférent ;
- la titularisation sur titre des collègues recrutés de 2006 à 2010 qui restent encore stagiaires et la « principalisation » de ceux qui sont titulaires depuis 2006 ;
- le paiement de tous les rappels à l’échéance (hiérarchisation, intégration, heures supplémentaires…) ;
- l’implication des professeurs des Ifm dans la surveillance et dans la correction des concours d’entrée dans les Ifm ;
- la dotation des enseignants en kits pédagogiques ;
- l’augmentation des salaires des enseignants en les ajustant à ceux de la sous-région.
Le secrétaire général du Sypesco, M. Adama Konaté, affirme que cette prétendue fonction publique des collectivités, où se trouvent actuellement 70% des enseignants, a montré toutes les limites. C’est d’ailleurs, dit- il, un véritable enclos où l’enseignant devient un ouvrier sans délai de paiement de son salaire et même sans carrière.
« Nous exprimons notre amertume devant l’opinion nationale et disons aux autorités compétentes que nous n’acceptons plus qu’il y ait une différence de traitement de salaire entre les enseignants maliens. Nous voudrions désormais que nos salaires soient payés à terme échu pour ne plus être stigmatisés par ce phénomène. Le traitement que nous enseignants des collectivités subissons affecte profondément notre condition de vie et de travail. Nous n’avons pas de plan de carrière, nos salaires et accessoires prennent toujours du retard chronique. Nous sommes discriminés par rapport à l’accès aux postes de responsabilité, pas de passerelle ni de formation continue, encore moins de suivi pédagogique », a déclaré M. Adama Konaté, secrétaire général du Sypesco.
Compte tenu des nombreux problèmes auxquels les enseignants des collectivités sont confrontés, le Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des Collectivités (Sypesco) entend amorcer le redressement et entreprendre, par la négociation, un nouveau partenariat avec le département de l’éducation nationale.
Modibo KONÉ