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Nous, les jeunes : Entre chauvinisme (patriotisme exclusif) et collaborationnisme, le cœur du patriote malien tangue
Publié le mercredi 1 aout 2012   |  Le Combat




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« Le Mali d’abord, rien que le Mali, le Mali au-dessus de tout », aiment à ressasser tous les Maliens à tout bout de champ. Mais au fait, qui aime le Mali et qui ne l’aime pas? En réalité, il est facile pour tout Malien de clamer verbalement son amour pour le Mali. Mais pourquoi est-il si difficile de le faire ?

Pour éclairer les lanternes, il est indiqué d’expliquer que le chauviniste est un patriote exclusif, et que le collaborationniste est celui qui pratique une politique de collaboration. Ceci dit, à travers cette crise sans précédent au Mali, notre pays est en train de découvrir le vrai visage de ses enfants dont certains sont si fiers de porter son nom alors que d’autres ne pensent qu’à…le salir, voire ternir son image.

« Le Mali, d’accord, mais moi, mon parti politique, mes ambitions, mes intérêts, en un mot ma personne d’abord car cette Nation ne mérite plus qu’on se sacrifie pour elle… ». Ainsi s’expriment bien des Maliens inconscients depuis la débâcle du pays. Ainsi piégé par ses propres fils, le Mali se trouve au bord du précipice et ne parvient toujours pas à se dépêtrer de sa crise. Cependant, l’écœurement est sans appel face à des Maliens qui « poignardent » leur pays, le plus souvent dans le dos, tandis que d’autres le surestiment.

Notre pays a beaucoup hérité du système colonial et le plus souvent pris exemple sur le système d’administration politique et économique « made in France », bien que le système « made in Mali » existe, c’est-à-dire la solution à la malienne. Cependant, le Mali a avant tout hérité d’un grand répertoire historique, culturel, traditionnel, etc. laissé par de grands hommes qui, jadis, s’étaient distingués par leur détermination à défendre et faire valoir leurs idéaux sociopolitiques et religieux, des hommes qui continuent toujours à servir de références aux Maliens pour réaffirmer la grandeur et la souveraineté du pays.

Mais alors, que dire de ces Maliens qui n’ont yeux et d’ouïe que pour l’extérieur et ses mirages ? Ces mains qualifiées de « nuisibles et invisibles » de l’Occident ont toujours défendu la cause internationale au mépris des intérêts des Africains et partant, des Maliens. Hélas, le malien lambda, le citoyen simple, le patriote dans l’âme et dans la chair assistent aujourd’hui, indignés et impuissants, au « dépeçage » de sa chère Patrie.

« Nous sommes résolus de mourir…Pour l’Afrique et pour toi Mali ». Ainsi chantent béatement beaucoup de Maliens, mais sans réellement connaître toutes les paroles de leur hymne national, encore moins leur signification, l’essentiel pour eux étant de démontrer aux autres leur « patriotisme », ou du moins leur chauvinisme. Notre Nation se croyait être toujours la priorité ; elle croyait que tous ses fils, sans exclusive, étaient riches d’un sentiment patriotique sans égal. Mais le constat est tragique, surtout lorsqu’on se rend compte que très rares sont aujourd’hui les Maliens qui sont disposés à payer le prix du sacrifice pour sauver l’actuel Mali. D’ailleurs, la plupart d’entre eux n’ont que de gros mots à la bouche en lieu et place des actes visibles et concrets. En fait, à vue d’œil, tous les Maliens sont patriotes et même chauvinistes, mais dans la réalité de la tache et de l’ouvrage, ils jouent le plus souvent aux abonnés absents.

Notre Nation est confrontée à deux idéaux : un nationalisme optimiste et excessif, voire exacerbé, face à un nationalisme pessimiste et craintif, voire méfiant. D’une telle Nation, on ne peut donc recevoir plus que qu’on lui a pas donné. Accepter la main tendue est donc la seule porte de sortie. Un adage bien de chez nous soutient : « Pour que quelqu’un dise de l’aider à tuer son lion, il faudrait qu’il maîtrise au préalable la tête de ce lion ». Autrement dit, notre pays ne sera pas libéré sans les Maliens, sans ses soldats qui ont le devoir et l’obligation de laver l’affront subi au front du Nord. Aux Maliens donc de donner le ton pour avoir le reste de la note.

Aussi, le patriote (l’authentique, s’entend) de se demander : pourquoi une telle division des Maliens alors que l’unité doit rester le mot d’ordre ? Pourquoi deux visions dans un seul pays ? Pourquoi deux Maliens pour un Mali ? Pourquoi le Mali dans la bouche, mais pas dans le cœur ? Pourquoi le Mali dans le corps, mais pas dans l’âme ? Enfin, pourquoi pas le Mali de « Un Peuple, Un But, Une Foi » ?

Cheick Oumar Keïta

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