Depuis vendredi, date de son retour à Bamako après deux mois passés à Paris pour se faire soigner, Dioncounda Traoré s’évertue à former un gouvernement d’union nationale. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (cedeao), qui avait fait du 31 juillet une date butoir, a renouvelé ce mardi sa confiance au président malien de transition, en lui accordant dix jours supplémentaires. Le Président est donc en sursis pour construire une équipe ministérielle à même de trouver une solution à la crise qui frappe le Nord-Mali depuis le mois de mars.
Dioncounda Traoré aux commandes du Mali. Le président malien de transition, qui vient de passer deux mois à Paris pour se faire soigner après son agression du 21 mai, est immédiatement revenu aux affaires. Il a alors écarté le Premier ministre de la transition Cheick Modibo Diarra, vivement contesté par plusieurs partis politiques et autres organisations de la société.
Lors de son premier discours, dimanche dernier à la télévision nationale, Dioncounda Traoré a fait des propositions pour sortir son pays de la crise politico-militaire qu’il traverse depuis le 22 mars, date du coup de force qui a renversé Amadou Toumani Touré (ATT). Parmi ses propositions, la création d’un haut conseil d’Etat constitué du président de la République et de deux vice-présidents. Ainsi que la création d’un conseil national de la transition ayant une compétence consultative et regroupant les représentants des partis politiques présents ou non à l’Assemblée nationale, mais également des représentants de la société civile.
La Cedeao létigime Traoré
La cedeao, qui avait fait du 31 juillet une date butoir, a renouvelé ce mardi sa confiance au président malien de transition, en lui accordant dix jours supplémentaires afin de construire une équipe ministérielle à même de trouver une solution à la crise qui frappe le Nord-Mali depuis le mois de mars.
« La formation du gouvernement d’union nationale est conforme aux décisions des chefs d’Etat et de gouvernement (de l’organisation) en conséquence, elle (la cedeao) encourage le président par intérim à poursuivre avec diligence cet objectif », souligne le communiqué de l’organisation économique africaine. La cedeao indique, en outre, que « tout en apportant son soutien au président Dioncounda Traoré dans ces nouvelles initiatives », « elle réitère la disponibilité de la Communauté à déployer dans les meilleurs délais sa force (militaire) en attente pour assister le gouvernement du Mali dès qu’une requête en ce sens lui sera présentée ».
L’hypothèse d’une intervention militaire prend de plus en plus forme. A Dakar ce samedi, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a renforcé cette thèse tout en n’excluant la participation française aux éventuels combats. Quant à la cedeao, elle attend toujours le vote de la résolution de l’Onu et l’aval de l’exécutif malien, afin d’envoyer une force de 3.300 soldats.