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Mairie de la commune IV : Des vétérinaires sans frontières
Publié le jeudi 2 aout 2012   |  Le Prétoire




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Certains commerces des quartiers de la Commune IV font l’objet de curieuses descentes de la part de curieux agents. Au bout, des saisies auxquelles le citoyen ne comprend pas grand-chose.

Lundi 30 juillet, dans le quartier résidentiel Hamdallaye ACI 2000, une vive altercation oppose un boutiquier retranché derrière son comptoir et un agent, sur le seuil, que des témoins, en véritable force onusienne d’interposition, tentent difficilement de maîtriser. Le motif ? La saisie de plusieurs produits estimés périmés par les agents. Ce n’était ni le début ni la fin d’une étrange équipée. Car ce lundi donc, plusieurs boutiques de ce quartier ont reçu la visite d’une bien curieuse équipe composée de deux dames et deux messieurs. A part le pugilat avorté dans la boutique de Kaya, ils ont un comportement correct et courtois, mais surtout, ils sont fermes dans leurs décisions de saisie de certains produits de consommation.
Ainsi, au motif que leur date de péremption est « dépassée », des canettes de boisson, des bouteilles d’huile, des boîtes de lait et des paquets de diverses autres marchandises sont emportés. A leur lieu et place, les agents laissent un «certificat de saisie». Ce document porte un cachet et une signature, mais pas de nom. Pour notifier la qualité de celle qui le remplit, il est écrit «contreur». Tout ceci paraitrait bien banal et normal aux yeux des lecteurs. Mais non ! Tout cela est au contraire étrange et intriguant. Car renseignements pris, il s’agirait d’agents appartenant à la Commune IV, plus exactement au service …vétérinaire de la mairie sise à Lafiabougou. Or c’est connu, les vétérinaires, leurs rayons ce sont les aires d’abattage d’animaux, les boucheries et les rotisseries. Bien entendu, on peut comprendre qu’ils entrent dans une boutique pour vérifier les dates de validité des boîtes de conserve de poisson, bœuf, volaille qui inondent le marché depuis quelques années et dont certaines sont sans origine certifiée. On peut comprendre parce que ce sont des produits d’origine animale qui peuvent intéresser des vétérinaires. Mais que ceux-ci contrôlent et saisissent des produits d’origine végétale, comme de l’huile de coton et des sodas de fruit, cela dépasse l’entendement du citoyen : soit ces vétérinaires sont sortis de leurs prérogatives de vétérinaire soit il faudrait leur trouver une appellation autre que vétérinaire.
Mais là n’est pas la seule étrangeté de cette affaire. En effet, si les produits sont saisis et emportés, il n’y a ni convocation ni contravention pour des boutiquiers qui sont censés vendre des produits périmés pouvant être nuisibles à la santé des consommateurs. Ils sont juste invités à se présenter à la mairie, s’ils ne sont pas contents, s’ils posent trop de questions ou s’ils veulent avoir de plus d’amples informations.
Il est également curieux que les marchandises saisies soient justement ces produits de grande consommation en période de jeûne.
Mais la plus grande curiosité est que ces vétérinaires végétariens relèvent des services du maire qui, dans tout le Mali, jouit de la plus grande réputation d’homme honnête, probe, intègre et de gros travailleur. Pour ceux qui connaissent bien le jeune Moussa Mara, cette réputation n’est ni surfaite ni usurpée. Mais le maire de la commune IV gagnerait encore davantage à améliorer sa communication sur les activités des services techniques de la mairie. Notamment les raisons des contrôles et saisies en cours. Les boutiquiers, pour la plupart, sont des illettrés débarqués de leur Bintagoungou natal, et affirment ne pas savoir lire les dates de fabrication et de péremption. Mais pour autant, ils ne se fient pas à la lecture de l’étrange agent vétérinaire qui leur lit les dates sans qu’ils puissent savoir si ce qu’il dit est vrai ou pas. D’autant plus qu’en guise de contravention, l’agent emporte ses produits. D’autant plus que la chef de mission se donne qualité de «contreur».
Alors, ces produits dits périmés serviraient-ils à payer la contravention ou seraient-ils réellement détruits comme cela se doit par les services compétents ?

Cheick Tandina

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