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Camp de Djicoroni para : Les femmes empêchent l’enlèvement de Bérets rouges
Publié le jeudi 2 aout 2012   |  Le Prétoire


Marche
© aBamako.com par as
Marche des femmes des bérets rouges pour les soldats détenus ou disparus
Lundi 16 Juillet 2012, Bamako. Plus de 300 femmes ont manifesté pour réclamer la libération de leurs époux militaires détenus et la "vérité" sur ceux qui ont "disparu"


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Hier encore, la quiétude des habitants du quartier Djicoroni para a été perturbée par des affrontements entre les familles des Bérets rouges qui y vivent et des éléments du Groupement mobile de sécurité (Gms) qui étaient descendus sur les lieux, suite à un accrochage entre les mêmes femmes et des Bérets verts venus enlever un adjudant-chef des para commandos dans la matinée. Aux gaz lacrymogènes et tirs de sommation des policiers, les femmes ont répondu par une pluie de cailloux et sont parvenues à repousser les assaillants.

Depuis lundi, la grogne est montée d’un cran chez les femmes des Bérets rouges dont les maris sont restés trois mois sans recevoir le moindre kopek comme salaire. Dans cette dèche noire imposée par le capitaine Sanogo que les épouses des commandos parachutistes accusent d’être le responsable de tous leurs maux, des Bérets verts sont venus enlever, dans la matinée de mardi dernier, un Béret rouge surnommé «A cheval». Il a été capturé, selon plusieurs témoignages, au quartier Djicoroni, tout juste derrière le camp para. Sauvagement molesté, il a été ensuite conduit par les éléments du capitaine Sanogo vers une destination inconnue. Le vase, déjà trop plein, recevait ainsi la goutte de trop.
Mais dès le lendemain, c’est-à-dire hier mercredi, les Bérets verts sont revenus sur le pas pour enlever un adjudant-chef du nom de Alassane Badandié. Heureusement que les femmes, qui veillaient au grain, se sont opposées avec des cailloux et ont pu l’extraire des griffes de ses ravisseurs. Elles ont même tenté de retenir l’un des bérets verts comme prisonnier, afin de l’exhiber devant tout le peuple malien pour que celui-ci puisse au moins reconnaître un des auteurs de ces enlèvements qui continuent, malgré la mise en garde d’Amnesty international et d’autres organisations de défense des droits de l’Homme, comme Human rights watch.
Les renforts sont arrivés sur les lieux et sont parvenus à faire dégager l’élément des Bérets verts resté coincé par la foule et assurer ainsi la quiétude du camp. Arrivés en premier lieu, les éléments de la garde nationale ont su maîtriser la situation sans violence, malgré l’excitation qui les a accueillis sur les lieux.
Contre toute attente, c’est ce moment que choisit la police, plus précisément le Groupement mobile de sécurité (Gms) pour débouler avec quatre véhicules et commencer à charger les femmes, en leur balançant des grenades lacrymogènes. Selon une des femmes interrogées, il s’agit d’éléments de la police cités dans plusieurs descentes musclées depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier. En plus, elles disent être au courant qu’on avait dit à ce détachement de venir mâter ces femmes qui commencent à en faire trop, en gesticulant tout le temps pour attirer sur elles l’attention de l’opinion nationale et internationale.
Toujours est-il que les familles des militaires du camp para de Djicoroni, tels des lions blessés qui se jettent sur leur proie avec la dernière énergie, se sont bien défendues. Il fallait voir hier, après l’affrontement, les cailloux qui jonchaient le sol un peu partout aux abords du camp parachutiste. Cette résistance inattendue a contraint les policiers à battre en retraite, non sans faire des tirs de sommation, atteignant au passage un des éléments de la garde nationale, blessé au genou. Il a été transporté à l’hôpital.
Le problème, c’est que les femmes des Bérets rouges ont identifié une dizaine de collègues de leurs époux qu’elles considèrent comme des « traîtres » et leur ont interdit désormais l’accès au camp. Selon les familles de militaires qui étaient encore en colère lors de notre deuxième passage vers 15 heures, c’est d’ailleurs l’un d’eux qui est venu faire sortir l’adjudant-chef Alassane Badandié de chez lui, pour que les Bérets verts qui attendaient dans la cour puissent le capturer. Ce Béret rouge considéré comme un traître a disparu dans la nature pour échapper à la vindicte populaire. C’est pourquoi, nos recherches au niveau du camp, pour le retrouver et l’interroger, ont été vaines.
Quatre jeunes qui nous ont approchés, prétendent que ce n’est pas la junte, mais un syndicat de la police qui veut en finir avec les Rouges et qu’ils prétendraient que personne ne pourrait les en empêcher. Selon eux, ce n’est pas Haya, mais des agents proches du PM. Il s’agirait de ceux-là même qui ont donné l’alerte dans les camps, il y a trois jours, comme quoi les mercenaires arrivaient. Il se dit même que le capitaine Sanogo serait très en colère contre ceux qui ont mené cette opération du camp de Djicoroni para. Surtout que la police ne devait pas être là-bas. Alors qui l’a envoyée ?
Une dame a saisi la balle au rebond pour signifier que tout cela est de l’intox pour dédouaner Haya qui serait le véritable responsable de tout ce qui se passe car, comme il l’a annoncé, il cherche à enterrer entièrement le corps des Bérets rouges. Pour preuve, elles demandent pourquoi ce sont les Bérets verts placés sous son contrôle direct qui viennent enlever des Bérets rouges ? Là gît un argument de taille qui doit pousser le capitaine à se ressaisir.

Ibrahim M. GUEYE

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