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Gouvernement d’union nationale : Dioncounda engage les négociations, la CEDEAO prolonge le délai
Publié le jeudi 2 aout 2012   |  L'Indépendant


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© aBamako.com
Conseil des Ministres du 1er aout 2012
1 er aout 2012. Koulouba. Premier Conseil des Ministres présidé par le Président de la Transition.


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Un délai supplémentaire d`au moins dix jours est accordé au Mali pour mettre sur pied le gouvernement d`union nationale, précédemment attendu pour le 31 juillet. Le président de la République, Pr Dioncounda Traoré, qui a repris les choses en main, poursuit les consultations avec les différents regroupements politiques constitués après le coup d`Etat du 22 mars 2012.

Après avoir reçu les regroupements ADPS, COPAM, CSM et le FDR le mardi, ce fut le tour hier de l`alliance IBK 2012 d`être reçu par le président de la République. Celui-ci a, selon nos informations échangé avec ses différents interlocuteurs sur les propositions contenues dans son message à la nation du dimanche 29 juillet. Il n`a pas encore été question de la formation du gouvernement. Le président Dioncounda doit recevoir à nouveau, dans les prochains jours, ces différents pôles politiques afin d`aborder la question de l`attelage gouvernemental.

Ainsi, le Mali a obtenu mardi de la part de la CEDEAO au moins dix jours de plus pour former un gouvernement d`union nationale, alors que le premier ultimatum arrivait à terme le 31 juillet.

La décision de fixer au 31 juillet un ultimatum au pouvoir de transition à Bamako pour qu`il forme un cabinet ayant l`assise suffisante pour reconquérir le Nord, occupé par les islamistes liés à AQMI où ils appliquent la charia (loi islamique), avait été prise le 7 juillet.

Réunis à Ouagadougou, des chefs d`Etat de la CÉDÉAO, excédés par l`impuissance du Premier ministre Cheick Modibo Diarra à agir face aux exactions commises dans le Nord, mais aussi à Bamako par des hommes de l`ex-junte militaire au pouvoir, avaient menacé de ne plus le reconnaître et d`exclure le pays de la Cédéao.

La donne a changé avec le retour à Bamako le 27 juillet du président Traoré, après une convalescence de deux mois à Paris à la suite de l`agression commise sur sa personne dans son bureau à la présidence par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir. Deux jours après son retour, il a prononcé un discours à la Nation presque unanimement salué au Mali, dans lequel il a annoncé la création de nouveaux organes de la transition pour tenter d`enrayer la crise et précisé qu`il se chargerait lui-même de former le gouvernement d`union exigé. Il faut noter que la question de l`éviction ou du maintien de l`actuel Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, fait encore couler beaucoup de salive à Bamako.

Il semble qu`en dehors de la Convergence pour sauver le Mali (CSM) de Me Mountaga Tall, tous les autres regroupements ne sont pas contre un changement du chef du gouvernement.

"L`essentiel est fait. L`essentiel est que le président soit rentré, qu`il se soit adressé à la Nation sur la nécessité de mettre en place des organes de transition, dont le gouvernement d`union nationale", avait estimé lundi Djibrill Bassolé, ministre burkinabè des Affaires étrangères dont le pays conduit la médiation . Il y a urgence, car les groupes islamistes armés qui occupent tout le nord du pays, appliquent de manière de plus en plus brutale la charia.

Dimanche dans la localité d`Aguelhoc, contrôlée par le groupe Ansar Dine et AQMI, ils ont lapidé un couple non marié devant une foule d`environ 200 personnes.C`est le premier cas de mort par lapidation rapporté dans le nord du Mali où des couples illégitimes, des buveurs d`alcool, des fumeurs, ont été fouettés en public dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou, également contrôlée par Ansar Dine et Aqmi. Ils y ont en outre détruit des mausolées de saints musulmans, provoquant l`indignation au Mali et à l`étranger. Le gouvernement malien a dénoncé mardi la lapidation du couple d`Aguelhoc, la qualifiant de "pratique obscurantiste" qui ne restera pas impunie. L`Union européenne a également condamné la lapidation du couple et demandé que soit mis "fin à une telle barbarie".

Bruno D SEGBEDJI

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