Il y a eu d`abord l`interdiction de l`alcool, la fermeture des bars, l`obligation signifiée aux femmes de se voiler. Le stade suivant a été le pillage des maisons des chrétiens et la destruction de mausolées et de lieux saints historiques de l`islam à Tombouctou. Puis des réfugiés ont fait état de châtiments physiques pour violation de la loi islamique.
Dimanche 29 juillet, à l`aube, les salafistes qui règnent sur le nord du Mali depuis avril ont franchi un palier particulièrement révoltant dans l`application forcenée de la charia : un couple a été lapidé pour avoir eu des enfants hors mariage. L`homme et la femme, parents d`un bébé de 6 mois, ont été amenés dans un lieu à 20 km de la petite ville d`Aguelhok. Enterrés jusqu`au cou, ils sont morts rapidement sous les jets de pierres, après avoir poussé quelques cris, selon les témoins qui ont fait le récit de l`exécution publique par téléphone à l`AFP et au New York Times. Cette zone désertique du nord du Mali, plus grande que la France, est fermée aux journalistes depuis que les groupes armés salafistes, le groupe malien Ansar Eddine et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ont pris Tombouctou et Gao.
Une situation extrêmement dangereuse est en train de s`installer dans le nord du Mali. Ce drame dépasse la tragédie des populations de la région, poussées à l`exode par la brutalité des nouveaux maîtres des lieux. Il déstabilise les pays du Sahel, dont des diplomates évoquent déjà un "Afghanistan de l`Afrique de l`Ouest" ; selon le président du Niger, le groupe radical Boko Haram, du Nigeria, est désormais présent aussi dans le nord du Mali.... suite de l'article sur LeMonde.fr