Un lien particulier existe entre Lézignan et le Mali. L`association Layidou, dont la chargée de développement culturel Amandine Sagnes devrait bientôt retrouver ses Corbières natales, n`est pas la seule structure du coin qui s`intéresse à ce pays d`Afrique.
Le Groupe de Coordination Aude Mali, mis en place par Catherine et Jean-Jacques Bordier, est impliqué depuis de nombreuses années dans la construction d`écoles et l`aide humanitaire.
Conscients de la période très difficile traversée par le pays d`Afrique subsaharienne, et plus particulièrement au nord dans la région d`Azawad, ils tiennent à informer le plus grand nombre sur la situation sanitaire et alimentaire qui devient de plus en plus critique.
"Le refus (compréhensible) de la reconnaissance de son indépendance par la communauté internationale, et l`imbroglio politique engendré par le coup d`État militaire à Bamako, ont fait de l`Azawad une terre de non-droit, d`abandon, de non-humanité. Cette région, en état de blocus, est devenue un trou noir dans l`échiquier international. Les populations, privées de tout, n`y ont plus d`existence officielle et sont à la fois victimes de la rébellion, des pouvoirs maliens, et d`AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique)". Inquiet de se retrouver devant un nouveau `Biafra`, le couple installé à Mayronnes essaie tant bien que mal de faire passer un peu d`argent aux familles des enfants de leur école situé à Tédéini. Les transferts d`argent classique, par banques et autres transferts étant devenu impossibles, c`est le système D qui prime. Mais les lois du marché sont cruelles, et le prix des denrées de première nécessité (principalement le mil et l`eau) a grimpé en flèche.
"Aujourd`hui, conclut Catherine Bordier, le chaos qui règne à Bamako focalise l`attention des médias. La pagaille institutionnelle occulte le problème originel qu`est la partition du pays et ostracise totalement cette région, déclarée indépendante et abandonnée du monde".
