À Bamako, il y a une guerre froide entre maliens. Des coups-bas de ralentissement et d’anéantissement y sont fréquents. Ce foyer Mali est très brûlant. La marmite posée dessus est devenue trop bouillante. La marmite est soudée au foyer. Faut-il diminuer le feu ou ajouter de l’eau ?
Actuellement, nous sommes dans l’impasse au Mali. L’incertitude est totale dans les domaines sécuritaire, humanitaire, économique et surtout politique. Gestion politique aléatoire qui étouffe l’environnement social et financier. L’air qui y circule est trop chaud. Cette chaleur politico-environnementale domine et diminue la chaleur humaine. Le foyer Mali est très brûlant. La marmite posée dessus est devenue trop bouillante. Si bouillante que la louche(Sonkala) qui la remue peine à contrôler son bouillonnement plutôt son bouleversement. La marmite est soudée au foyer. Faut-il diminuer le feu ou ajouter de l’eau ? Les cuisiniers et cuisinières qui l’entourent ne s’entendent pas sur la priorisation de l’action à mener pour éviter la brisure à la marmite et la brulure à son contenu. Ainsi, le contenant et le contenu sont en danger de dégénérescence progressive. Cette déconfiture lente et nocive qui a été camouflée pendant près d’une trentaine d’années, a fait, cette année, brutalement sauter le couvercle. Découvert est maintenant son contenu dont la vraie couleur et odeur sont maintenant vues par tous et senties par les populations. Des populations qui sont très souvent mal et peu servies par leurs cuisiniers et cuisinières trop gourmands. C’est le coup d’État du Capitaine Sanogo et ses compagnons d’arme qui a grandement ouvert les yeux du Mali et du monde sur l’état réel de la situation sociopolitique du pays.
Bien avant ce très révélateur coup d’état du 22 mars 2012, le Dr. Cheick Modibo Diarra, en sa qualité de président du RPDM a osé, lors d’une sortie publique, mettre les pieds dans le plat du régime ATT et ses politiciens suivistes. Cette témérité serait-elle à l’origine des attaques ciblées du FDR contre l’astrophysicien devenu premier ministre ?
Dès après la création de son parti RPDM, ce scientifique transformé en politicien n’a pas voulu se se conformer à l’ordre politique établi et suivi par une grande majorité d’hommes et de femmes du Mali sous le régime de Amadou Toumani Touré appelé : Consensus
A travers les points saillants de cette importante entrevue accordée au journaliste Sékou Tangara d’Africable télévision par l’actuel premier ministre, vous comprendrez la nature de la brulante rivalité qui boue entre lui et les barons du parti ADEMA meneur du FDR, Front pour la Démocratie et la République.
A la question de savoir pourquoi le scientifique mondialement connu qu’il est se trouve dans l’arène politique par son parti le RPDM, Rassemblement pour le Développement du Mali, Docteur Cheick Modibo Diarra, s’est expliqué : « Simplement par reconnaissance. Toute la renommée, tout le savoir et le savoir-faire que j’ai accumulé à travers le monde, je dois tout cela à mon pays, le Mali. Par ce que c’est grâce à ce pays que j’ai eu cette éducation. Mon père n’aurait pas eu les moyens de me donner cette éducation et de m’envoyer en France. Il est donc normal, lorsque le pays a besoin de nous, de tout laisser tomber pour venir répondre à cet appel. Moi, Cheick Modibo Diarra, qui ai vécu un peu partout au monde, qui ai vu des systèmes politiques qui marchent avec des projets de société différents, j’apporte à la table, toutes ces expériences accumulées pour répondre de façon satisfaisante au besoin immédiat de mon pays…. Moi, si je me présente comme candidat à la présidence, que j’ai 80% des voix ou 2%, je suis toujours le même Cheick Modibo Diarra le scientifique. Personne ne peut enlever ce savoir-faire qui sera toujours d’actualité ; Je pourrai le transmettre aux générations à venir soit dans une université au Mali ici, soit retourné à la NASA refaire mon travail », a-t-il précisé dans cette émission consacrée aux potentiels candidats aux élections présidentielles de cette année 2012 avortées.
Quand il lui a été mentionné le doute de certains son statut d’employé à la NASA, depuis qu’il a dévoilé ses ambitions présidentielles, l’invité d’Africable a spécifié : « Ce sont des gens qui le disent par ignorance. Ils disent aux gens que j’ai travaillé au JPL mais pas à la NASA. Sur votre ordinateur, il vous suffit de tape www.jpl.nasa.com. Cette adresse comporte le mot NASA. Il vous amène sur le site. Le JPL a été le premier site des USA à faire l’exploration spatiale. C’est à travers le succès de cet effet qu’il a été décidé de créer une agence NASA qui continue encore. Des chefs d’Etat et des journalistes comme vous sont allés me rendre visite à mon laboratoire dans mon travail. Je ne veux pas perdre mon temps sur ça. Cela ne mérite même pas notre attention »
Le même doute ayant plané sur sa bonne connaissance du Mali pour avoir séjourné longtemps dans les pays occidentaux, le président du RPDM se défend ainsi : « Moi aussi j’ai sillonné le Mali. Vous savez, des gens qui disent que je suis déconnecté du Mali profond, me connaissent très peu. Moi j’ai travaillé avec les cultivateurs tous les ans pendant l’hivernage dans les zones rurales. Je ne suis pas du genre de gens qui se fait accompagner tous les jours avec une équipe de télévision pour montrer que je vais chaque fois dans un village. Moi, je ne sillonne pas le village pour le plaisir mais pour travailler et échanger avec les cultivateurs les expériences que j’ai au niveau de la semence ou de la technique »
Son attention a été attirée sur les 20 années d’avance que d’autres formations politiques ont sur son parti. Il a minimisé la durée par rapport à l’utilité : « Si les autres partis dont vous parlé qui existent depuis 20 ans faisaient le travail qu’ils doivent faire, le RPDM n’aurait pas été créée. Moi, je ne suis pas le genre de personne qui crée un parti pour le plaisir d’en créer un autre. Vous avez dû regarder la scène politique au Mali. Les débats de contradiction à travers une opposition forte, n’existe pas. Tout le monde est rassemblé autour d’une table, on dirait que c’est une table où il y a un gâteau à manger…ça, ce n’est pas la démocratie. Dans aucun pays on ne peut avoir 90% des partis qui sont d’accord sur tout. Ça n’existe nulle part. C’est une démission totale en réalité qu’on appelle la politique du consensus ou je ne sais pas quoi. Un mot qui est usé et abusé qui n’a aucun sens. Mais qui fait reculer le pays et nous perdre tous nos acquis. Parce que c’est le genre de situation qui ne permet même pas de débattre. Dès qu’on met quelque chose sur la table tous ceux qui font partie de cette coalition signent cela sans se poser de question et on appelle ça une démocratie consensuelle ou je ne sais pas quoi. Mais soyons sérieux. Le problème ce n’est pas parce que la chose a existé depuis 20 ans qu’une seule nouvelle ne doit pas être créée. En réalité nous nous trouvons dans une conjoncture mondiale où l’innovation et la créativité vont être des éléments dominants. Regardez simplement comment l’économie mondiale est en train de se métamorphoser. Cela va forcement aboutir à un nouvel ordre mondial avec un équilibre nouveau. Voyez les pays que nous avions l’habitude d’appeler les pays riches. Nous sommes en train de découvrir que se sont des pays qui se courbent sous le poids de leur dette. D’aucuns ont des dettes qui dépassent 100% de leur pib . On voit que ces pays sont en réalité plus pauvres que les nôtres. Donc, il faut qu’il y ait de nouvelles voies qui sortent de cette hémisphère des pays soit disant pas développés capables d’articuler une vision et de créer une masse critique de leaders et repositionner ce pays de façon à permettre au citoyen d’atteindre leur potentiel plein. », a martelé le président du RPDM qui, à la recherche de la présidence, ignorait qu’il occuperait le poste de premier ministre à plein pouvoir. Car, à la question sur son éventuelle candidature, il avait répondu avec détermination et précision en ces termes : « ça c’est sûr et certain. La seule chose qui reste entre moi et la candidature est le temps que Dieu va m’accorder. Si Dieu m’accorde longue vie jusqu’à 2012, définitivement je serai candidat. »
Pour indiquer les domaines prioritaires correspondant à sa vision du pays advenant son élection à la présidence du Mali, Docteur Diarra a énuméré : « Moi, ma vision est simple. C’est la même que j’ai pour le Mali et pour l’Afrique. Je veux un Mali où les gens sont en bonne santé et mangent à leur faim. Un Mali avec une administration impartiale qui rend les mêmes services à tous les citoyens quel que soit la capacité monétaire et qui rend la bonne justice quel que soit la capacité financière du citoyen. Je vois un Mali où les jeunes sont éduqués, où on a un système d’éducation en adéquation avec les besoins immédiats du développement. Ce qui empêche d’avoir des taux de chômage exorbitants. Je vois un Mali où les gens s’occupent de leur environnement… Un Mali en paix avec lui-même et avec ses voisins. En termes de projet prioritaire, il faut absolument se tourner vers l’éducation et la création d’emplois pour les jeunes. Il y a une nouvelle génération qui pointe du nez, une génération très pragmatique qui veut tout, tout de suite… »
Quand a été évoqué la médiocrité de la situation financière de ses parents pendant sa jeunesse comparée à celle des jeunes démunis d’aujourd’hui aspirant s’instruire en Occident comme lui, l’astrophysicien n’a pas hésité d’indexer la grande malversation de la gestion consensuelle du pays par le régime de ATT : « Ecoutez, vous-même vous lisez sur internet les rapports cas même. Regardez le rapport du Vérificateur général : Les 388 milliards de manque à gagner au Mali pendant son mandat, combien de bourses peuvent sortir de cet argent, dites-moi ? Vous savez, c’est une question de bonne gestion de ressources que nous avons. Il s’agit dans le domaine de l’éducation d’arrêter de faire de la démagogie…créons des écoles professionnelles où les gens peuvent aller apprendre et bien gagner leur vie et contribuer au développement du pays en aidant à construire des maisons et des routes et bien les entretenir. Faisons de nos écoles supérieures des centres d’excellence mais qui sont focalisés sur nos besoins immédiats qui sont : les problèmes de la santé, de l’éducation, de l’autosuffisance ou de la sécurité alimentaire et avoir une administration très forte donc une école d’administration. On a besoin de ces 4 partout »
Le vendredi 27 juillet dernier, le premier ministre Diarra, assisté des membres de son gouvernement a engagé un débat avec des journalistes sur les 100 jours de son gouvernement transitoire. Questionné sur l’insistance du FDR à réclamer sa démission, le premier ministre a fait allusion à ceux qui le bombardent en évoquant la mauvaise gestion du pays dans les dix voire vingt dernières années par ce constat : «Le consensus tue ». Il a ensuite clamé qu’il ne démissionnerait pas de la primature. Le premier ministre est qualifié d’incompétent par le FDR qui avait pourtant, le 22 Juillet dernier, participé à une rencontre de conciliation organisée à l’initiative des femmes leaders des confessions religieuses regroupant tous les principaux regroupements politique et de la société civile au tour des familles fondatrices de Bamako. Pendant ladite rencontre tous les participants avaient accepté de quitter leurs positions partisanes en chargeant les familles fondatrices de demander au Premier Ministre l’organisation d’un débat national suivi de l’ouverture du gouvernement à la classe politique. C’est après cette entente à cette rencontre que le FDR a publié une déclaration dans laquelle elle demande la démission du même premier ministre C. M. Diarra.
Une autre raison qui encourage le FDR dans sa démarche est d’avoir constaté que le Premier des ministres maliens n’a pas su garder et entretenir de bonnes relations de collaboration avec le capitaine Sanogo qui a pesé de tout son poids pour l’installer à la Primature. Quant au président par intérim, Dioncounda Traoré, 2 jour après son retour de paris où il se soignait, il a annoncé sa proposition de création de nouvelles structures : Le HCE, Haut Conseil d’Etat, avec 2 vice-présidents et le CNT, Conseil National de Transition dans un message à la nation très conciliateur. Le bras de fer perdure. Seule la sagesse doit être la force motrice.
Hélas, le Mali est à une phase de ralentissement et d’anéantissement d’ordre économique, social et politique sans précédant au même moment où les populations assiégés dans le nord continuent à souffrir. Dommage que la recherche de solutions à leur souffrance ne semble pas d’abord être la priorité ni des politiciens maliens ni de la CEDEAO encore moins de l’UA et de L’ONU.
Ces cuisiniers et cuisinières dirigeants qui se combattent pour monopoliser la préparation de soupe populaire risque de se lamenter autour d’une marmite brisée et d’une sauce versée et brulée. Cette situation chaotique pourrait causée un soulèvement populaire sans précédant au détriment de toute la nation malienne.