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Après plus de six mois au pouvoir : Les Maliens ignorent toujours les biens du président IBK
Publié le vendredi 14 mars 2014  |  Le Tjikan




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Plus de six mois après son investiture le 4 septembre 2013, les Maliens n’ont toujours pas de nouvelles sur les biens que possèdent Ibrahim Boubacar Keita. Ils ne savent pas toujours s’ils ont élu un président pauvre ou riche. Car, après avoir fait sa déclaration en catimini et violé la constitution en la matière, le contenu du document écrit (s’il existe) n’a toujours pas été porté à la connaissance de la population malienne. Il reste toujours gardé en lieu sûr dans les tiroirs de la Cour suprême. Ce qui suscite beaucoup d’inquiétude chez les populations qui voient d’un mauvais œil cette attitude suspecte de Koulouba à vouloir, contre vents et marées, garder secrets les biens du président de la République.

Pourtant, IBK a décidé de consacrer l’année 2014 à la lutte contre la corruption. Ce qui devrait passer par le respect des principes constitutionnels en la matière. Surtout de la part des dirigeants. Car la charité bien ordonnée commence par soi-même. Et le bon sens commande qu’il faut balayer d’abord devant sa cour avant de se préoccuper de celle du voisin.

En effet, pour réussir cette lutte, Koulouba devrait d’abord montrer pattes blanches. Et l’exemple le plus palpable aurait été de déclarer publiquement ses biens au lieu de les cacher aux Maliens qui l’ont pourtant porté au pouvoir avec plus de 77% des voix.
Un pas que le ‘’Kankélétigui’’ n’a jamais osé franchir. Le président s’est lui-même illustré en ‘’personne au-dessus des lois de la République’’ qu’il est censé garantir.

En effet, conformément à l’article 37 de la constitution du 25 février 1992, « après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le président de la Cour suprême reçoit la déclaration écrite des biens du président de la République. Cette déclaration fait l’objet d’une mise à jour annuelle… ».

Non seulement sa déclaration de biens ne s’est pas faite dans le délai constitutionnel. Mais elle a été faite en catimini et le contenu, jusqu’à preuve du contraire, reste caché aux Maliens. Alors que cela doit être rendu public pour permettre aux populations de savoir quel genre de président ils ont élu : un pauvre ou un riche.

Malgré le démenti que la cellule de communication de la présidence a balancé dans certains journaux en son temps, pour tenter de blanchir le président IBK, qui a allègrement violé la constitution, pour n’avoir pas publié ses biens dans les délais constitutionnels, les Maliens restent toujours sans nouvelle de ses biens qui auraient été déclarés dans un bureau de la Cour suprême où le document écrit reste gardé en lieu sûr.

Ce qui fait que six mois après, les Maliens ne savent toujours pas quel genre de président ils ont élu : un présidentdéjà riche devant qui ils n’auront pas à craindre une volonté de s’enrichir d’abord avant de penser aux priorités du pays. Ou un président, pauvre comme un rat d’église dont le seul objectif serait d’abord de s’enrichir sur le dos du contribuable. Avant d’attendre le moment opportun pour rendre public ses biens qu’il aurait amassés.

En tout cas, six mois après, jusqu’à preuve du contraire, les Maliens ne savent rien des biens du président IBK. Même si certains de ses proches et collaborateurs tentent de nettoyer le poisson dans l’eau. Car les Maliens ne sont pas dupes, et ont IBK et son gouvernement à l’œil, près à sortir de leur silence le moment venu.

Six mois après, nombreux sont ceux qui sont déjà gagnés par la déception. Et le pessimisme commence à prendre le dessus sur l’optimisme quant à la gestion dans la transparence, la lutte contre la corruption, le respect des lois républicaines, l’amélioration des conditions de vie des populations…. promises par le camp d’IBK lors de la campagne.

Georges Diarra


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