Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Débat N° 89 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Affaire Mamadou Tieoulé Konaté : L’indépendance de la justice en danger
Publié le vendredi 14 mars 2014  |  Le Débat




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Pendant que l’ex-commissaire général des courses de la fédération malienne d’hippisme croupit à la prison centrale de Bamako, le cerveau de cette affaire, Mamadou Tiéoulé Konaté, secrétaire général de l’ex-bureau fédéral et non moins conseiller spécial du président IBK, est parvenu de justesse à s’extirper des griffes de l’imperturbable Yaya Karembé du Pôle économique. C’était le mardi dernier au tribunal de la Commune III. Selon des sources concordantes, le sursis exceptionnel accordé à ce proche d’IBK a été imposé par le Premier ministre Oumar Tatam Ly et le ministre de la Justice Mohamed Aly Bathily.

Pour des raisons diverses et injustifiées, l’exécutif, incarné par le Premier ministre Oumar Tatam Ly et le ministre de la Justice Mohamed Ali Bathily, a décidé de faire irruption sur la scène judiciaire. Contrairement à l’esprit de la fameuse tolérance zéro, ils ont extirpé des mains de la justice Mamadou Tiéoulé Konaté, un proche d’IBK traqué depuis plus de 3 ans par le Pôle économique pour malversations dans la gestion du hippisme. De l’abus de confiance au début à l’atteinte aux biens publics aujourd’hui, Mamadou Tiéoulé Konaté et son complice de tous les jours Ousmane Sylla sont passés par toutes les étapes.

Depuis le Grand prix du cinquantenaire en 2010 et la découverte de deux comptes ouverts à la BRS par simple lettre recommandée en lieu et place d’un statut à son insu, le trésorier Oumar Noumazana a porté plainte contre X au Pôle économique. Tout comme le trésorier, 95% des membres de la fédération ignoraient l’existence de ces deux comptes. Plus grave, en violation de toutes les dispositions statutaires en matière d’association au Mali, le conseiller spécial du président IBK, avec la complicité de l’ancien président de la fédération malienne d’hippisme Mamadou Baba Sylla, s’est adjugé seul la signature des sorties d’argent sur les deux comptes pendant plus de 5 ans. Aucun fournisseur n’a été payé par chèque, mais en liquide. Le scénario était bien huilé : Mamadou Tiéoulé Konaté signe les sorties ; Ousmane Sylla encaisse et le partage est ensuite fait avec les fournisseurs.

Fort de l’infaillibilité de leur système bien protégé par Boubacar Nafo, ex-directeur de la BRS, ils n’ont pas hésité un seul instant à dire au trésorier et au reste du bureau que la subvention promise par l’Etat n’a pas été versée sur le compte officiel logé à la BMS. Entre-temps, ils avaient déjà empoché plus de 150 millions comme contribution diverse. Malgré cette rentrée pharaonique, les gains des chevaux qui étaient conditionnés à la subvention de l’Etat ont été même revus à la baisse. Au lieu de 1 000 000 de FCFA, le gagnant n’a perçu que 500 000 Fcfa. Sur les 150 millions, les chevaux n’ont perçu que 1 500 000 Fcfa.

Où sont partis les 148 millions restants ?
Pour répondre à cette question, les limiers du Pôle économique ont alors exigé des pièces justificatives à la fédération. Pensant être sous la couverture de Koulouba, Mamadou Tiéoulé Konaté n’a pas hésité à confectionner de fausses factures pour se justicier. Fort de sa couverture et pour brouiller les pistes, il a même envoyé ses fausses factures à la présidence, à la primature, au ministère des Sports et au ministère des Finances. Imperturbables, les limiers du Pôle économique ont décidé d’appliquer le système de la confrontation des factures avec les prestataires. Sans aucune peine, ils ont ainsi décelé un trou béant de plus de 140 millions de Fcfa. Dans un premier temps, Mamadou Tiéoulé Konaté et Ousmane Sylla ont été inculpés pour abus de confiance par Yaya Karembé. Dans la suite logique de cette affaire inédite dans notre milieu sportif, les deux présumés ont été convoqués le mardi dernier au Pôle économique par Yaya Karembé.

Arrivé en premier, le commissaire général Ousmane Sylla fut auditionné. À la suite de cette épreuve, il fut placé sous mandat de dépôt et conduit à la prison centrale de Bamako. Ayant eu vent de cette tournure inattendue, le conseiller spécial du président IBK, alerté par son avocat, a trompé la vigilance des gardes prétextant qu’il partait prendre une pièce justificative dans sa voiture. Profitant de ce laps de temps, il a pris la poudre d’escampette sans se soucier de son complice dont le sort était déjà scellé. En l’absence d’IBK –qui dit être son père- Mamadou Tiéoulé Konaté a trouvé refuge chez le Premier ministre Oumar Tatam Ly, qui serait son ami d’enfance et son collaborateur à la BCEAO.

Sans chercher à comprendre, ce dernier aurait demandé de surseoir à l’audition de son hôte de circonstance. Face à la réticence du juge Yaya Karembé, le PM aurait appelé le ministre Bathily au secours. Sans tenir compte des ses engagements en rapport avec la lutte contre la délinquance financière, ce dernier, qui est aussi ami avec l’ancien président de la fédération malienne d’hippisme et non grand-frère de Ousmane Sylla placé sous mandat de dépôt, a décidé d’intercéder en faveur du conseiller spécial du président IBK. Ainsi, l’audition de Mamadou Tiéoulé Konaté a été remise à mardi prochain.

De fait, certains membres du gouvernement et de la famille judiciaire espèrent l’extirper des griffes de Yaya Karembé, comme s’il est au-dessus de la loi. Très sûr de ses relations, Mamadou Tiéoulé Konaté avait prédit la libération sans condition de son complice, le mercredi. À défaut, certains juges perdraient leur place. Aujourd’hui, il cherche la liberté provisoire pour lui et son complice. Sans passer par la prison ! Chose inimaginable pour les spécialistes du droit.

En attendant, le nouveau bureau fédéral s’est saisi du dossier, d’autant qu’il n’entend point hériter d’une telle situation financière. Le président de la fédération malienne d’hippisme est très clair là-dessus : pas de compétition sans un audit complet de la fédération. En plus, il aurait déjà commis un avocat pour suivre le dossier. Selon le conseiller juridique de la fédération, il est difficile que le cerveau de cette atteinte aux biens publics puisse échapper à la justice.
À suivre…
Drissa Tiéné

 Commentaires