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Boycott des pourparlers intermaliens par le MAA et le MNLA : quand le choc des intérêts plombe le dialogue
Publié le samedi 15 mars 2014  |  Le Pays.bf


© aBamako.com par I.DIA
Déclaration conjointe du Mouvement Arabe de l`Azawad et de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance
Bamako, le 12 septembre 2013 à la maison de la presse de Bamako. Fidèles aux termes de leur déclaration conjointe à Ouaga du 13 juin 2013, et à leur engagement, librement pris dans l`accord de Ouaga du 18 juin, le MAA et la CM-FPR se disent prêt à respecter l`intégrité nationale et la souveraineté du Mali.


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Le jeudi 13 mars 2014, sous l’égide des Nations unies, s’est ouvert à Bamako, un atelier de deux jours sur les questions du Nord-Mali, réunissant les autorités maliennes et les représentants des groupes armés. A l’ordre du jour, le redéploiement de l’administration dans cette région et les modalités de cantonnement des combattants des groupes armés. Cependant, des acteurs majeurs de ce processus, en l’occurrence une frange du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et des rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), ont décidé de boycotter ces pourparlers pour différentes raisons.

La crise de confiance entre Bamako et les groupes armés est loin de s’estomper
Pour le MAA, il ne se reconnaît pas dans ses représentants à ces ateliers, arguant que ces derniers ont été arbitrairement choisis par Bamako dont ils ne sont que des pions.
Quant au MNLA, en plus de prétendre que Bamako n’est pas un terrain neutre, il dénonce des « arrestations arbitraires et des assassinats » que l’armée malienne continuerait de commettre au Nord.

Autant d’intérêts divergents qui viennent corroborer, une fois de plus, le fait que la crise de confiance entre Bamako et les groupes armés est loin de s’estomper. Cela est un mauvais signal pour la bonne tenue de ces ateliers et surtout la suite des événements car, ces absences de taille vont non seulement entamer la portée des discussions, mais elles risquent aussi de plomber le dialogue.

En ce qui concerne le MNLA, son attitude peut être perçue comme une défiance à l’égard de l’autorité de Bamako, si tant est que la sécurité de ses représentants ne pose aucun problème.
Dès lors, on peut s’interroger sur la capacité de ses dirigeants à transcender leurs intérêts personnels, tant ces derniers semblent se complaire dans le confort moelleux et douillet de Ouagadougou.

Dans le cas du MAA, que gagnerait Bamako à avoir des interlocuteurs qui ne sont pas effectivement représentatifs de ce mouvement surtout que les décisions qui seront prises visent à être appliquées sur le terrain ?

Au demeurant, si Bamako se soustrait à un débat avec les vrais représentants du MAA, comment compte-t-elle s’y prendre pour cantonner ses combattants si ceux qui ont pris part aux discussions n’ont aucune emprise sur les troupes sur le terrain ?
En outre, qu’est-ce qui empêche de demander à ce mouvement de désigner lui-même ses propres représentants ?
Les protagonistes maliens ont tous intérêt à jouer franc-jeu, en vue d’aboutir à des décisions consensuelles

Encore faut-il qu’en son sein, des groupuscules n’en soient pas à des querelles intestines de leadership comme cela a été le cas au sein du MNLA qui a d’ailleurs connu une scission. Dans ces conditions, cela ne facilite toujours pas la tâche à Bamako qui ne sait pas finalement avec qui discuter.

De toute évidence, si la volonté d’aller franchement à ces débats y est, ce ne sont pas là des difficultés insurmontables. A moins que ces réticences ne cachent d’autres réalités.
A ce propos, l’on peut se demander si ce ne sont pas les guerres souterraines avérées ou supposées des multiples médiateurs qui rejaillissent sur ces mouvements, de telle sorte que chacun se cache derrière des arguties pour ne pas aller au débat.

Ce d’autant plus qu’une fois la question du cantonnement réglée, la prochaine étape sera certainement le désarmement. Et ces mouvements peuvent craindre qu’une fois désarmés, sans que Bamako n’ait fait de concessions notables dans le sens voulu par eux, ils ne soient plus en mesure de négocier quoi que ce soit après, n’ayant plus d’autre alternative que la reddition.

Mais en s’excluant aussi du débat, cela est-il sans risque pour eux ?
Rien n’est moins sûr. Car des décisions importantes peuvent être prises en leur absence, si Bamako se sent capable de les appliquer sur le terrain.
Dans bien des situations, la politique de la chaise vide s’est avérée contre-productive, souvent difficile à rattraper, quand elle n’a pas été simplement fatale à ceux qui l’ont adoptée.
En plus, en faisant de la surenchère, le MNLA et le MAA risquent de lasser la communauté internationale.

Les protagonistes maliens ont donc tous intérêt à jouer franc-jeu, en vue d’aboutir à des décisions consensuelles qui offrent plus de chances de succès sur le terrain, s’ils veulent donner de réelles chances de réussite à leur processus de réconciliation.
S’ils ne le font pas maintenant, tôt ou tard, il va falloir de toute façon s’y pencher sérieusement. Autant donc ne pas perdre de temps.

Outélé KEITA

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