Une délégation du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) était en visite à Moscou en fin de semaine. La délégation, conduite par le chef politique du mouvement, Bilal Ag Acherif, a été reçue au ministère des Affaires étrangères.
La Russie a historiquement eu des relations étroites avec le Mali, et l'actuel président Ibrahim Boubakar Keïta (IBK) s'était lui aussi rendu à Moscou avant son élection.
Cette première visite à Moscou du MNLA s'inscrit dans une volonté de lobbying auprès des puissances qui ont l'oreille de Bamako. Pour le MNLA, il est important d'être écouté, sinon entendu, par la Russie, membre du Conseil de sécurité des Nations unies.
Il s'agit également de faire connaitre son point de vue. IBK, alors candidat à la présidentielle, avait également fait le déplacement à Moscou il y a moins d'un an. C'est Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre des Affaires étrangères chargé de l'Afrique et du Moyen-Orient qui les a reçus.
Moscou a approuvé l'opération Serval
Sur le dossier malien, Moscou a approuvé l'opération Serval, à condition qu'elle soit limitée dans le temps, et se dit satisfait que Paris passe progressivement la main à une force onusienne, la Minusma. La Russie affirme son attachement à l'intégrité territoriale du Mali, et est favorable à l'application des accords de Ouagadougou.
L'Afrique n'a plus aux yeux des Russes l'importance qu'elle avait au temps de la guerre froide. Moscou est néanmoins très attaché à une sécurisation de l'Afrique du Nord, dont la déstabilisation a des conséquences jusqu'au Proche-Orient.
Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne