Comme annoncé, le juge d’instruction Yaya Karambé, en charge du dossier portant disparition de militaires, et opposant le Ministère Public à la bande à Sanogo, a procédé vendredi à l’audition du Général Ibrahima Dahirou Dembélé, ex-chef d’état-major Général des Armées du Mali.
L’audition qui a duré plusieurs heures, aura vu le juge Karambé inculpé le Général Dembélé, mais pas mis sous mandat de dépôt, comme ce fut le cas pour son ex-patron, Yamoussa Camara, ancien Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, et d’autres Généraux comme l’ex-chef putschiste, Amadou Haya Sanogo, et Sidi Alassane Touré, ex-patron de la sécurité d’État.
Dahirou plus chanceux que les autres ? Pas du tout. Son inculpation non assortie de mandat de dépôt serait stratégique, l’homme ayant rejeté toute implication dans ce qu’il convient d’appeler la "tuerie à la bande Sanogo". Et comment sa signature alors a pu se retrouver au bas du document à lui envoyé par son ex-patron Yamoussa Camara, attestant que certains militaires tués étaient sur le théâtre des opérations au Nord ?
Là-dessus, l’ancien patron de l’état-major des Armées du Mali se serait confondu dans des explications qui ont eu pour mérite que le juge Karambé lui accorde le bénéfice du doute, non pas pour qu’il vaque à ses affaires, mais plutôt pour qu’il prouve les allégations qu’il avance.
Selon des proches du juge Karambé, cela aura l’avantage d’éclairer certaines zones d’ombre et de faire avancer les enquêtes. Une commission d’enquête aurait même été constituée pour l’occasion. Début des aveux et dénonciation ? Ç’en a tout l’air !