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Affaire des bérets rouges disparus : Le général ‘’Dahirou’’, chef d’une mission d’enquête à l’état major des Armées
Publié le mardi 18 mars 2014  |  Le Tjikan


© aBamako.com par AS
Activités de l’armée: Le chef d`état-major des armées,Ibrahim Dahirou Dembélé en mission à Gao
Jeudi 07 mars 2013,Gao


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C’est après un tour à l’hôpital Mère-Enfant « le Luxembourg » pour s’assurer si son cœur pourra supporter le choc de sa mise sous mandat de dépôt, que le général Ibrahima Dahirou Dembélé a répondu à la convocation du juge Yaya Karambé. C’était en début de matinée du vendredi dernier. En franchissant les seuils du bureau du téméraire juge, l’ancien chef d’état-major général des Armées du Mali (CMGA) était convaincu qu’il en sortira avec un mandat de dépôt sur son dos. Mais, tout au contraire, le stratège juge intervertit les rôles. Certes, Dahirou reste dans le lien de l’inculpation, mais il sera chargé de conduire une enquête interne pour éclairer la lanterne de la Justice sur l’origine réelle de la liste sur laquelle on a intégré les noms des bérets rouges disparus, comme victimes de guerre.

Au fil des inculpations, très méticuleusement, le juge Karambé est en train de filer du bon coton. Surtout face à l’ex-CMGA, Général Dahirou Dembelé qui est le véritable fil rouge de cette saga judiciaire. Celle qui vise à apporter toute la lumière sur les conditions de disparition et d’exécution de plus d’une vingtaine de bérets rouges.


Reconnaissable par ses allures de vrai militaire, le général Ibrahima Dahirou Dembelé, devant le juge Karambé n’a pas tourné autour du pot. Il a reconnu les faits qui lui sont reprochés, tout en donnant des explications sur le piège dans lequel, il est tombé.


Faut-il le rappeler, dans cette affaire, il est reproché à l’ancien chef d’état major des armées la signature d’une décision d’inscription des noms des bérets rouges disparus sur la liste des militaires désignés pour la mission, intitulée « l’opération Badinko ». Quand bien on savait que les intéressés étaient déjà morts.


C’est la signature de ce document suspect, qu’il a en partage avec le ministre de la Défense et des anciens combattants d’alors, le général Yamoussa Camara, qui lui vaut cette inculpation


Dahirou aurait expliqué au juge que depuis les travaux préliminaires au niveau de l’Etat-major de l’armée de terre, il a eu vent que la liste provisoire, sur laquelle, il travaille comporte des zones d’ombre. C’est ainsi qu’Il appela tous les chefs d’Etat-major impliqués dans l’élaboration des listes des hommes devant monter au front. C’est après qui lui a été proposé des projets de listes à signer, qui comportaient des milliers d’hommes à mobiliser. Mais que la signature de ces listes coïncide avec plusieurs autres activités. Notamment, les questions relatives entre autres, à la dotation en carburant, aux primes d’alimentation générale (PGA), bref. Il urgeait donc d’évacuer tous ces courriers au plus vite pour accélérer la mise à route de la mission, fortement attendue sur le terrain. Parallèlement à cette mission régalienne, l’ex chef d’état major affirme qu’il devrait s’occuper de la coordination de l’intervention des Forces Serval et de la MINUSMA. A ces dires, il reconnait les faits, mais il n’aurait pas agit en connaissance de cause et chercherait à dissimuler les preuves de la disparition de ces militaires.


Dahirou investi d’une nouvelle mission !
Ces explications, loin de convaincre le juge a lui a plutôt donné la présence d’esprit d’ouvrir de nouvelles pistes d’enquêtes pour la manifestation de la vérité.


C’est dans ces conditions, que le juge Karambé aurait sollicité et obtenu des Autorités militaires la création d’une commission d’enquête, dirigée par le Gal. Ibrahim Dahirou Dembélé, lui-même, pour élucider cette zone d’ombre. En clair, il s’agit d’aider la Justice à démasquer la ou les personne(s) qui auraient tenté d’instrumentaliser les différents Etats-major afin de dissimuler les noms des militaires disparus dans les listes des missionnaires. Et ce, malgré les consignes données (aux dires de Dahirou) aux différents chefs d’Etats major de veiller sur la moralité des listes à établir.


Pour ce faire, le prévenu Dembélé appuyé par la Sécurité militaire et d’autres hauts gradés de l’Armée auront pour mission de lever le voile sur les vrais visages de ces fauteurs. Du coup, ‘’Dahirou’’, désormais au pied du mur, ne dispose que de très peu de temps pour
apporter la preuve de sa propre innocence, sinon il rejoindra les autres en prison.

Mohamed A. Diakité
Mutinerie du 30 Septembre, Dahirou se décharge sur Dioncounda et Diango!
Selon nos sources, le Général Ibrahima Dahirou Dembelé lors de son audition a fait des révélations très déterminantes dans la compréhension des événements du 30 septembre. Au sujet desquels, le juge Karambé a reçu l’instruction d’ouvrir officiellement le dossier.


Il ressort de ses explications, que l’ancien Président de la Transition, Dioncounda Traoré, son Premier ministre Diango Sissoko et l’ex-secrétaire général de la Présidence, Baba Berthé ne sont pas étranges à ces événements. Selon lui, en sa qualité de CMGA, il s’était opposé à des nominations à titre exceptionnel, aussi bien à la Police qu’au niveau de l’Armée. Il avait fait savoir sa position aussi bien à Amadou Haya Sanogo qu’au ministre de la Défense d’alors, le général Yamoussa Camara. En réponse, celui-ci lui aurait rétorqué que le Président de la République par intérim et le Premier ministre sont tous les deux d’accord avec le principe. Et, en tant que CMGA, il ne pouvait que s’y plier. La suite on la connaît. Des éléments mécontents des ces nominations à titre exceptionnel aussi bien à Kati qu’au niveau de la police national se sont attaqués aux éléments de la junte et leurs sbires. Qui sont par la suite revenus à la charge en exécutant sournoisement tous les frondeurs.
A ses dires, si on l’avait écouté on aurait fait économie de ces inutiles pertes en vie humaine.


C’est dire que les jours à venir seront particulièrement très intéressants dans ce dossier ‘ultra sensible’’. Un dossier, dont les ramifications en termes de complicités de culpabilité sont aussi vastes que profondes. On comprend alors pourquoi le juge Karambé commence à être buté à des hostilités, même dans le sillage de ses informateurs.
A suivre donc.


Le juge Karambé : désormais sous protection de la MINUSMA
La renommée de l’homme qui mit fait au mythe Amadou Haya Sanogo, le juge Yaya Karambé, dépasse les frontières de notre seul pays. Son courage et ses actions qui inspirent la justice internationale, a donné une nouvelle dimension à l’affaire des familles des bérets rouges contre X, au point que la sécurité de cet homme inquiète la Communauté internationale, qui a décidé de voler au secours de nos autorités en prêtant main forte à nos forces de sécurité pour assurer au juge Karambé et sa famille de se mouvoir en toute sécurité. C’est ainsi qu’une section de la Police de la MINUSMA a été mise à disposition pour compléter l’effort de nos hommes. Selon nos sources, ces derniers temps, l’homme serait inquiété par des inconditionnels de Sanogo, tapis dans l’ombre, telles des fauves en liberté, qui en voudraient à lui ou à un membre de sa famille.

M.A.D

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