C’est désormais l’éclipse dans les relations entre le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et certains hauts responsables du ministère de la Défense et des Anciens Combattants. A l’origine, des révélations accablantes dans la mutinerie du 30 septembre 2013, affaire dans laquelle des barons du régime IBK sont de plus en plus cités. Toute chose qui a réveillé le soupçon d’IBK qui aurait, selon des indiscrétions, demandé une enquête supplémentaire, pour en savoir davantage. Les premiers indices laisseraient entrevoir une connexion très sérieuse avec des mutins. L’intervention du juge Karembé est attendue, selon des informations.
IBK ne comprend toujours pas une telle mutinerie entre les deux investitures (4 – 19 septembre) à telle enseigne qu’il pense fortement que le mobile politique était un coup d’Etat, selon des proches du Locataire de Koulouba. C’est la date choisie (entre les deux investitures) qui constitue l’équation énigmatique. Si dans la forme, le problème de galon est l’élément catalyseur invoqué, au fond, un véritable coup de force était de mise comme révélé par certains cadres de la hiérarchie militaire. Un nouveau coup d’Etat était-il en gestation en présence des forces internationales ? Celles-ci se seraient-elles interposées pour sauver le nouveau président ? Questionnements légitimes auxquels IBK tente de percer le mystère. Mais, selon nos sources, le plan prévu laissait peu de chances de survie à IBK.
La mutinerie du 30 septembre dernier n’est donc pas née ex-nihilo. Il semblerait que c’est le nouveau président de la République qui était visé dans cette vaste opération de désapprobation qui a conduit des militaires dans la rue.
Aujourd’hui, un coin de voile se lève sur la mutinerie : des leaders politiques sont indexés comme étant les vrais instigateurs des bruits de botte qui envahissaient la ville garnison Kati et la capitale Bamako. Il s’agissait dans un premier temps de créer la confusion, relais vers une insurrection à grande échelle dans la grande muette. Et de récupérer ensuite un pouvoir dans la chienlit généralisée. Mais Amadou Aya Sanogo, par naïveté, s’est senti comme le seul concerné, il a commis l’irréparable en se faisant justice. Pour preuve, parmi le noyau dur du groupe, on retrouve les mêmes éléments de l’armée qui s’étaient présentés en visiteurs inopinés chez IBK entre les deux tours de l’élection présidentielle voulant l’abattre. Le « Kankelétigui » n’aura la vie sauve qu’à son absence des lieux (source militaire). Il ne devrait pas, selon toute vraisemblance, en sortir indemne. Il ne s’agissait point d’un complot ourdi par des adversaires politiques comme Dramane Dembélé, Soumaïla Cissé ou Modibo Sidibé contre IBK… mais des militaires en mission au profit même des partisans d’IBK. « Même sans IBK, notre camp gagnerait l’élection » tel semblait être le mot d’ordre. Le politicien qui était en première ligne dans l’élaboration de ce plan machiavélique pensait bien que, sans IBK, effectivement, lui serait, avec l’aide des militaires, en mesure de battre Soumaïla, Dra ou Modibo. A défaut diriger une Transition bis. Voilà l’une des tristes vérités.
Le tort de Amadou Aya Sanogo, c’est de se mêler d’une affaire dont il ne connaissait ni les tenants ni les aboutissants. Son sort est aggravé par l’affaire dite des bérets rouges.
Si Yaya Karembé s’occupe de ce dossier, un membre d’un parti politique de l’actuel gouvernement incriminé dans l’affaire devrait être éclaboussé. Nul doute qu’il sera interpellé, selon des infos, vu les preuves qui l’accablent.
Aujourd’hui, IBK commence, selon des proches, à voir un peu clair dans la mutinerie du 30 septembre. C’est pourquoi, il aurait demandé davantage d’investigations pour situer les responsabilités de chacun et leur degré d’implication.
Le juge Karembé sur le terrain politique ?
C’est l’option de plus en plus admise par Koulouba pour faire toute la lumière sur les soulèvements militaires du 30 septembre 2013 sous-tendus par des velléités politiques. Des hommes politiques sont intellectuellement et moralement impliqués dans des assassinats ciblés et prémédités.
A la suite de l’interpellation de l’ancien chef d’Etat Major Général des Armées, le Général Bréhima Dahirou Dembélé, certains militaires se seraient enfin, selon des sources militaires, résolus à « tout vomir » sur les vrais mobiles de la mutinerie de septembre dernier. Les propos des uns et des autres confirment bien qu’un ministre politique du gouvernement Oumar Tatam Ly est pointé du doigt comme étant le principal personnage cité dans cette affaire.
« En raison de l’arrestation du Général Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, du Directeur de la Sécurité d’Etat Sidi A. Touré et d’autres officiers et hommes de rang des armées, pour des faits liés au contre coup d’Etat du 30 avril 2012, il est légitime que tout soit étayé concernant la mutinerie du 30 septembre 2013 » a dévoilé avec insistance un haut militaire avant de conclure : « Un ministre politique à l’époque des faits doit être interrogé » Un dossier explosif en perspective.
A suivre…