Le transfèrement des prévenus, comme nous l’annoncions, a finalement eu lieu en début de semaine. Conformément à l’ordonnance prise par le juge instructeur Yaya Karembé, le Général Sanogo a été effectivement transféré à Selingué à un peu plus d’une centaine de kilomètres de la capital ; les Généraux Yamoussa Camara et Sidi Alhassane Touré, respectivement à Koulikoro et Koutiala.
Ces transfèrements font suite à des contacts observés entre les différents détenus, mais aussi et surtout, à la logique de nouvelles et probables interpellations. Il faut dire qu’à l’heure actuelle, se pose avec acuité la question des centres d’accueil pour les accusés de cette catégorie.
C’est en vue de protester contre cette décision du juge Karembé, que le prévenu Amadou Haya Sanogo a décidé d’observer une grève de la fin. La déclaration a été faite par son avocat Me Tièssolo Konaré sur les antennes de la radio Kayira, le mardi 18 mars dernier.
Signalons que ces transfèrements interviennent après la découverte de plusieurs charniers et même d’une dépouille censée appartenir au Colonel Youssouf Traoré dans l’une des maisons du suspect. Ajouter à cela, les traces de detournements de fonds. Signalons, en tout état de cause, que le transfèrement n’est pas illégal. Pour des raisons de commodités et /ou des securité liées à l’enquête, le juge instructeur a bien la lattitude de d’éloigner ou de séparer un ou plusieurs prevenus.
A propos de securité : l’on s’interroge sur la capacité de la Gendarmerie de Selingué à assurer celle du celèbre de detenu. A moins, bien entendu, que les effectifs soient renforcés.
Cette grève de la faim du Général Amadou Haya Sanogosymbolise, en tout état de cause, la fin définitive d’un mythe : celui de l’ex-junte. La grève de la faim étant l’un des derniers recours d’une personne s’érigeant en victime et n’ayant par conséquent aucun moyen de défense. En somme, c’est la manifestation d’un aveu de faiblesse.
B. S. Diarra
Seyba Diarra à Dioïla…, chez lui
Les trois généraux ne sont pas les seuls concernés par le transfèrement. Le lieutenant Seyba Diarra a lui aussi « affecté » à la prison de Dioïla la même qui a abrité le sergent Siriman Fané lequel en est sorti profondément affaibli et malade.
Originaire du Bélédougou (Kolokani), le prévenu Seyba Diarra se retrouve ainsi à Baniko (Dioïla). Les localités (Kolokani et Dioïla), sont intimement liées par des rapports de sang. Dans l’histoire en effet, ce sont des frères utérins qui ont fondé les deux sites. Ceci est bien de l’histoire.
Sanogo souffrant et en grève de la faim
Depuis Mardi et jusqu’au jour d’aujourd’hui, le Général Amadou Haya Sanogo observe une grève de la faim. Il refuse de se nourrir et de se faire soigner tant qu’il n’est pas auditionné sur le fond et tant que ses conditions de détention ne seront pas améliorées. Une manière de protester ainsi contre certains comportements qu’il juge illégaux.
En tout cas, c’est sur la radio «Kayira» que Me Tièssolo Konaré Avocat à la Cour et membre du Collectif des Avocats de Sanogo a fait la déclaration.
L’avocat de rappeler que son client a été arrêté le 27 Novembre 2013. « Il y a eu une première comparution en dehors de laquelle le général n’a jamais été entendu ».
Selon Me Tièssolo Konaré, «c’est subitement Mardi soir, contrairement aux intérêts même de la défense que le General a été déporté et non transféré à Selingué. Chacun a ses attributs, ses obligations vis-à-vis d’une procédure et c’est pour cette raison que je parle de déportation».
Aussi d’ajouter que «Sanogo est détenu à Selingue dans des conditions indescriptibles qui ne sont pas dignes ni de son rang, ni du rang de personne d’autres parce qu’il s’agit des locaux qui servent de lieu de travail de ceux qui défendent le Barrage de Selingué, des petites piaules».
Il poursuit : « je me réserve, sous l’intérêt de donner d’autres informations… Bref, tous ceux qui connaissent le coin savent que c’est impensable. Pis, hier il était souffrant. Il a demandé à son médecin traitant de le rejoindre à son lieu de détention à l’Ecole de Gendarmerie de Faladiè. Voilà, le Médecin se présente des heures durant, Amadou n’a pas pu avoir accès à son médecin et c’est dans ses conditions qu’il a été déporté. Donc c’est pour protester contre ces agissements illégaux que le général a décidé d’aller en grève de la faim depuis mardi et jusque maintenant, il refuse, que tant qu’il n’est pas auditionné sur le fond, tant que ses conditions ne seront pas améliorées, de se nourrir et de se faire soigner».
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