C’est ce samedi 22 mars que le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré la journée mondiale de l’eau. Des manifestations populaires sont à l’ordre du jour toute la période pour célébrer l’eau et attirer l’attention des autorités sur l’impératif de la poursuite des efforts malgré les résultats engrangés, car les défis restent immenses.
Ainsi, conformément à la directive mondiale, les acteurs maliens ont organisé une marche ce samedi. Auparavant, ils avaient remis au ministre de l’énergie et de l’hydraulique une déclaration, avant la conférence débat qui sera organisée ce lundi pour échanger sur l’eau.
La journée mondiale 2014 intervient au Mali dans un contexte de reprise après les 2 ans de crise socio politique que notre pays a traversée, autant dire que la célébration de cette année intervient au moment où les besoins sont énormes à cause de la longue période sans réalisation. Comme depuis quelques années, dans notre pays l’ensemble des acteurs du secteur eau hygiène assainissement se sont donné la main pour commémorer cette journée dans une synergie d’action que nous avons qualifiée d’efficace tant la complémentarité entre les différents partenaires apportent des réponses appropriées aux préoccupations des populations.
La remise de la déclaration au ministre
C’est donc une forte délégation de la commission d’organisation, accompagnée de nombreux militants, qui avait pris d’assaut la salle de conférence du département ce vendredi 21 mars pour la remise de cette déclaration au ministre Mamadou Frankaly Keita. La brève cérémonie était un instant de solennité tant on lisait la préoccupation sur les visages des acteurs, tellement les chiffres du secteur font ressortir l’impératif de la poursuite des efforts pour prendre en compte les immenses besoins des populations.
Ainsi, de cette déclaration l’on apprend que 5 millions de Maliens n’ont toujours pas accès à l’eau potable ; 1500 villages ne disposent pas de points d’eau ; 10 millions de Maliens n’ont pas accès à des toilettes adéquates… Alors les acteurs maliens du secteur eau assainissement demandent que l’Etat consacre 5% de son budget au secteur, que l’ensemble des acteurs s’engagent à respecter les engagements pris, que le gouvernement développe des mécanismes de financements innovants ; le gouvernement est invité à garantir l’accès des personnes les plus vulnérables et marginalisées aux services d’eau potable et d’assainissement.
La grande marche pour l’eau
Conformément aux directives du thème mondial, des centaines de militants de la cause de l’eau avaient pris d’assaut les abords du centre Aoua Keita pour participer à la grande marche. Déjà aux environs de 9h 30 mn, le cortège s’ébranle en direction du monument de l’indépendance avec une mise en scène parfaitement orchestrée avec des femmes portant des calebasses et autres récipients pour porter l’eau ; des jeunes garçons poussant des charrettes remplies de bidons ; en somme un défilé qui rappelle la triste réalité de la corvée d’eau qui est partout une réalité dans notre pays. Tout en scandant des slogans du genre : » L’eau et l’assainissement pour tous au Mali et dans le monde « ou : » Nous voulons de l’eau pour que les femmes puissent s’atteler à autre chose « .
Du Centre Aoua Keita le cortège a défilé doucement jusqu’au monument de l’indépendance avec des banderoles qui affichaient des messages aussi clairs qu’interpellateurs. Arrivé au niveau du monument, une déclaration est lue par le président de la CN-CIEPA pour rappeler aux autorités les grandes difficultés qui demeurent toujours pour un bon nombre de nos concitoyens à se procurer de l’eau pourtant essentiel à la vie de tous les jours.