L’armée malienne est tombée, mercredi, sur une importante quantité d’obus dans le secteur de Tamkoutat dans la région de Gao. Ces armes avaient été laissées par des islamistes qui espéraient les récupérer pour s’en servir contre des cibles militaires. C’est l’une des rares fois, depuis la débandade des assaillants au nord du Mali et précisément dans la région de Gao, qu’une telle quantité d’obus est saisie en même temps et au même endroit par les forces armées. La localité de Tamkoutat où ces armes ont été saisies est en proie à une insécurité récurrente opposant les communautés touareg à des songhaï ou peuls.
Pour rappel, début février une trentaine de civils touaregs, dont deux femmes, avaient été froidement exécutés au retour d’une foire hebdomadaire à Tamkoutat, à l’est de Gao. Les assaillants étaient des Peuls soupçonnés d’être à la solde du Mujao. En représailles à ce massacre, des Touaregs les avaient pourchassés vers la frontière nigérienne.
Il est à signaler que dans cette zone frontalière, les conflits intercommunautaires entre Touaregs et Peuls ne sont pas nouveaux. En raison des armes laissées par le Mujao dont de nombreux obus, les règlements de compte sont plus nombreux et plus violents.
Aussi, depuis quelques mois des obus sont-ils lancés régulièrement en direction de Gao contre l’aéroport qui abrite la force Serval ou contre le camp militaire des forces armées maliennes.
On ne signale pas d’arrestation d’éventuels jihadistes lors de la découverte des obus. L’armée malienne et ses alliés africains de la MINUSMA multiplient les patrouilles dans la localité pour traquer les terroristes et empêcher tout affrontement intercommunautaire.