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L’Indicateur Renouveau N° 1688 du 25/3/2014

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Susceptible d’être poursuivi : Oumar Mariko perd le Nord
Publié le mardi 25 mars 2014  |  L’Indicateur Renouveau




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Incapable d’innover son discours et de l’adapter aux préoccupations de ses électeurs, le secrétaire général du parti Sadi n’a trouvé d’autre parade que de s’attaquer aux journalistes maliens au cours d’une mise en scène qu’il a appelée « meeting du MP-22″, tenu samedi devant la Radio « Kayira I » de Bamako. Mal lui en prit. Comme un ivrogne en délire, Oumar Mariko cherchait ses arguments, et le cirque était d’un goût absolument déconcertant.

Il est des individus indignes de la démocratie, qui peuvent se réjouir des libertés offertes par cette démocratie pour raconter des bêtises. Oumar Mariko est de ceux-ci. Connu pour son discours haineux et son incapacité à soigner son image auprès de ses compatriotes, le tonitruant député de Kolondiéba s’est trouvé un nouvel adversaire politique : la presse malienne à qui il n’a jamais pardonné sa dénonciation du coup d’Etat du 22 mars 2012.

Pour lui, refuser de soutenir un farfelu coup d’Etat, c’est « se mettre au service des ennemis du pays ». Et donner les informations sur l’arrestation des ex-putschistes dans l’affaire du contre coup d’Etat du 30 avril 2012, c’est « être au service des hommes politiques du FDR ».
Les journalistes maliens ont véritablement eu leur dose ce samedi 22 mars au meeting du MP-22. Un cirque digne d’une comédie grecque qu’Oumar Mariko et les siens ont appelé « soutien au général Amadou Haya Sanogo ».

La démocratie permet à Oumar Mariko de ne pas partager la ligne éditoriale d’un journal et le mode de traitement de l’information par un journaliste. Mais de là à s’attaquer à ceux-ci parce qu’ils ne font pas comme ses dix radios du Réseau « Kayira », le pas a été franchi par le secrétaire général du parti Sadi qui se trompe de combat et d’adversaire. L’on se demande Oumar Mariko est qui pour décider qui est patriote et qui ne l’est pas.

Dans le collimateur de la justice

Mais pour comprendre les agissements du bras politique des ex-putschistes, il faut remonter la réflexion jusqu’au 30 avril 2012, où deux étudiants ont rencontré la mort suite à une descente de la police proche du clan Sanogo sur le campus universitaire. Ce jour-là, deux étudiants ont été assassinés.

Oumar Mariko, qui était à couteau tiré avec le secrétaire général de l’AEEM d’alors, Hamadoun Traoré, est fortement soupçonné d’être le cerveau de ce double meurtre. Dans le cadre des enquêtes, le gouvernement de transition, dirigé par Django Sissoko, a demandé la levée de son immunité parlementaire. A l’écrasante majorité, ses collègues députés ont approuvé qu’il soit à la disposition de la justice. Mais il va retarder la procédure. Car après la transition, il est parvenu à se faire réélire à l’Assemblée.

Mais les ennuis sont loin d’être terminés pour le soutien des putschistes, dont le dossier reste devant la justice. Les analystes politiques et les professionnels du droit sont catégoriques : Oumar Mariko ne s’est pas encore tiré d’affaire. Car il sera rattrapé par la justice, surtout que dans l’affaire dite de la disparition des bérets rouges, de forts soupçons de complicité pèsent sur lui.

Bref, avec la vague d’arrestations de ses anciens alliés, Oumar Mariko est en disgrâce. « Il se cherche, et il se fait passer pour une victime en cas d’arrestation très prochainement », analyse un observateur pour qui la présence de celui-ci dans le camp présidentiel ne peut se justifier que sous l’angle de l’instinct de conservation.

Dans son exercice indigne, Oumar Mariko peut donc continuer sa campagne de dénigrement de la presse malienne. Et il peut toujours courir. Mais les médias maliens (dont il se dit souvent issu pour être « directeur général » de Kayira) ne se laisseront pas divertir par un apprenti révolutionnaire.
Tony Camara

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