Invité du 4e Café des droits et libertés de la personne humaine du réseau Consortium action droits humains au Mali (CADHM) sur l’égalité hommes femmes des déclarations d’intention aux actes concrets, le commandant Issa Bagayoko n’a pas fait dans la dentelle sur ce que certains qualifient de tares de la problématique du genre. Les femmes ne sont pas prêtes pour l’égalité de chances. Elles ne sont engagées que dans le milieu festif. Pour parler de l’égalité, il faut aller au-delà de la volonté politique, a-t-il tranché.
Après « sécurité et droits de l’Homme », « pratiques judiciaires et respect des droits de l’Homme au Mali » et « quelle justice transitionnelle pour la réconciliation au Mali ? », le projet de partenariat Café des droits humains et l’ambassade des Etats-Unis, était en transport ce week-end au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Le thème retenu était « l’égalité hommes femmes des déclarations d’intention aux actes concrets« . Autour du plateau, acteurs de droits de l’Homme et militants de la société ont posé leur regard.
D’entrée de jeu, la présidente de l’Association femmes leadership et développement durable, Nianian Sène Sanogo, a rappelé les combats des figures emblématiques qui ont marqué notre histoire à travers leur détermination et volonté. Pour Nianian Sène Sanogo, l’engagement des femmes est indiscutable. « L’histoire du Mali retient que les femmes ont toujours été des sentinelles de la société et cet acquis doit être renforcé », a déclaré Mme Sanogo, rendant hommage à la première femme députée Aoua Kéita.
La présidente du réseau Consortium action droits humains au Mali, Maïmouna Dioncounda Dembélé, est de celles qui estiment que l’engagement des femmes n’a jamais été pris à défaut. Pour la présidente, la problématique du genre est une question de compétence. « Il est important que les femmes envisagent au-delà des slogans et volonté politique », a-t-elle expliqué. « Nous devons travailler à renforcer nos acquis en matière d’égalité des chances », a recommandé la militante de droit de l’Homme, qui a salué « les avancées notables ».
Si le commandant Issa Bagayoko, l’instructeur à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye a partagé certains acquis, il a regretté en revanche que 54 ans après l’indépendance, les mêmes revendications sociales des femmes soient encore d’actualité au Mali. Car, arguera-t-il, l’engagement ne reste indiscutable que dans le milieu festif.
« La représentativité n’est pas effective au niveau des instances de gouvernance et des partis politiques. 23 ans après l’avènement de la démocratie au Mali, les femmes ne se sont pas actives dans les organisations de la société civile. Le cas de l’Assemblée nationale en est une illustration », a-t-il tranché. En clair, selon le commandant Bagayoko, la lutte pour l’égalité des chances nous impose de faire face à ces multiples défis.
M. Bagayogo dira que l’heure est venue, pour la jeune génération, d’apprendre encore, afin de combler les tares politiques. Il a encouragé les initiatives de Consortium qui ont pour but de créer un cadre d’échange pour les jeunes en leur offrant la possibilité de s’informer et de partager leurs expériences sur les problèmes relatifs aux droits et libertés individuelles, en s’appuyant sur les initiatives locales pour faire des propositions concrètes.