Le saviez-vous ? Les principaux acteurs cités dans l’Affaire «Air Cocaïne» dont Miguel Angel Devesa de nationalité espagnole et Eric Vernay de nationalité française ont été purement et simplement libérés suite à l’annulation de la procédure sous le gouvernement de transition inféodé à la junte militaire.
Une histoire qui semble aujourd’hui rattraper de hauts responsables dont le ministre de la justice et le directeur de la sécurité d’Etat au moment des faits.
En novembre 2009, un Boeing 727 en provenance du Venezuela et transportant de la cocaïne atterri dans la région de Gao. Après avoir déchargé leur cargaison, les trafiquants ont mirent le feu à l’appareil.
L’affaire fit grand bruit et entacha la crédibilité de l’Etat malien désormais considéré comme « un Etat Voyou ». Et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) s’en saisit. Les autorités maliennes ouvrirent une enquête et des suspects furent arrêtés et remis à la justice.
Il ne s’agissait pas de menu fretin, mais de gros poissons de l’envergure de l’Espagnol Miguel Angel Devesa, un ancien policier déjà condamné en Espagne pour trafic de drogue. Il est considéré comme le véritable cerveau de «Air Cocaïne» ; et du français Eric Vernay, le pilote de l’avion (Air Cocaïne).
La justice malienne s’apprêtait à les juger quand survint le coup d’Etat de mars 2012. Et la donne changea. Les deux principaux suspects seront d’abord écoutés par le nouveau service de la sécurité d’Etat dirigé par le Général Sidi Alassane Diarra avant de bénéficier d’une annulation pure et simple de la procédure sous le règne du ministre de la justice Malick Coulibaly. C’était au mois d’Aout 2012, soit cinq (05) mois après le putsch du 22 mars.
L’on ne sait encore sur quelle base juridique, la procédure a été annulée. Il s’avère, en tout état de cause, que les suspects déjà recherchés par INTERPOL et les autorités de leur propre pays, séjournaient toujours à Bamako, du moins, jusqu’à une date récente. Toute chose qui laisse entendre qu’ils bénéficient d’une protection dans la capitale malienne.
Mais c’est plutôt leur libération en catimini qui suscite aujourd’hui révélations et commentaires. De sources généralement bien informées, les jihadistes du nord, désormais identifiés comme de puissants narcotrafiquants, n’en sont pas étrangers.
Avec Kati toute puissante au moment des faits, ils ont négocié et obtenu l’abandon des poursuites moyennant de petits arrangements en nature et en espèce. Le gouvernement de transition n’avait alors qu’à exécuter une consigne de l’homme fort du camp Soundjata Keïta.
En clair, l’affaire «Air Cocaïne» n’a pas encore fini de révéler ses différentes facettes.