Le Réseau de recherche africain en sciences sociales, dénommé Afro-baromètre, dans son enquête statistique du 17 décembre 2013 au 5 janvier 2014, présenté le samedi dernier, indique que la population se sent aujourd’hui plus en sécurité qu’en 2012 et se dit favorable à la signature d’un nouvel accord avec les rebelles.
Du 17 décembre 2013 au 5 janvier 2014, l’Afro-baromètre a mené une enquête au titre d’un rond spécial pour traquer les perceptions populaires des Maliens sur « la situation sécuritaire, la réconciliation nationale, les causes du conflit, etc. »
L’enquête a touché 2486 individus âgés de 18 ans et plus dont 200 dans un sur échantillon dans les trois régions du Nord et 219 autres individus, tous déplacés internes. Sur l’échantillon global, 450 personnes enquêtées (18 %) proviennent des zones hier sous occupation jihadiste et rebelle.
Comparativement à l’enquête de décembre 2012, presque 67 % des Maliens considèrent que le pays évolue dans la bonne direction. Environ 60 % des citoyens adultes considèrent également que le pays est maintenant sûr et sans conflit armé. Ils étaient 17 % à le penser en 2012.
Selon le rapport du sondage de décembre 2013, les Maliens voient encore l’instabilité politique comme le problème le plus important du pays, en particulier ceux qui vivent dans les régions du Nord ou qui ont été déplacés de leurs foyers.
Sur la question des élections nationales tenues en 2013, les Maliens se disent satisfaits. 83 % d’entre eux jugent l’élection présidentielle complètement libre et équitable.
Bien qu’ils restent prudents sur la conjoncture économique, les Maliens perçoivent les signes précurseurs de la reprise et nourrissent de fortes espérances quant à leur bien-être économique futur.
Pour les causes du conflit, elles sont relativement nombreuses pour les sondés, allant de l’arrivée de terroristes étrangers sur le sol national au coup d’Etat militaire en passant par la corruption, l’incompétence ou le manque de patriotisme des dirigeants maliens, etc. A ces raisons s’ajoute le trafic de drogue dont sont soupçonnés les rebelles et groupes islamistes ainsi que des étrangers, voire le crime organisé transnational, selon les données de l’enquête.
Pour une sortie de l’enlisement, deux sur trois sondés sont favorables à la signature d’un nouvel accord avec les rebelles.