Incroyable ! Serait-on tenté de dire à l’annonce de cette nouvelle en ce saint mois de Ramadan. Et pourtant, ça s’est passé le dimanche dernier aux alentours de 11h30 quand l’imam informé de ce qui venait de se passer dans sa mosquée arriva en catastrophe…pour constater la triste réalité.
En ce saint mois de Ramadan, quand les musulmans ont plus que jamais le souci de bien faire pour être proches de Dieu, certains individus, qui se disent aussi musulmans, commettent les actes les plus condamnables tant sur le plan religieux que sur le plan même de la vie en société. Le dimanche dernier aux alentours de 11 heures30, au moment où les derniers clients se précipitaient pour faire leurs achats au petit marché de Bolibana qui jouxte la mosquée, les gens se ruèrent vers le lieu de culte aux cris de : « On va le tuer ! Qu’on le brûle vif ! ».
C’est ainsi que tout le quartier sortit pour comprendre de quoi il s’agissait. L’imam Cheick Oumar Diaby, qui a été réveillé de son sommeil matinal par un coup de fil lui demandant de rejoindre sa mosquée, a eu, à son arrivée, toutes les peines du monde à se frayer un chemin pour calmer les populations qui voulaient en finir, en brûlant vif, celui qui venait de tenter d’abuser sexuellement de la jeune K.T, âgée de 8 ans, dans l’enceinte même de la mosquée. Grâce à la promptitude de la police, le pédophile a pu être conduit sous bonne escorte jusqu’au commissariat du 2ème arrondissement (Poudrière) où il médite depuis sur son sort. Quant à la fillette, après des examens médicaux et un bref séjour au commissariat, elle a rejoint sa famille.
Les faits : au moment du contre coup d’Etat, le 30 avril 2012, un individu d’une quarantaine d’années, se nommant Aboubacar, détenteur d’une carte d’identité béninoise, se rend à la mosquée Mansour Diaby de Bolibana où il demande l’hospitalité auprès de l’imam Cheick Oumar Diaby. Compte tenu de la situation sécuritaire du pays où des informations faisaient état de la présence des mercenaires dans notre pays, l’imam hésita à accueillir cet étranger qui, certes, parle des bribes de bamanankan mais très mal le français. Qu’à cela ne tienne, l’étranger, qui ne se départait jamais du saint Coran, récitant aussi des hadiths à la moindre occasion, déposa les bagages dans la mosquée avant de disparaître dans la nature. Inquiet de cette absence suspecte, l’imam ira remettre les bagages encombrants au commissariat du 2ème arrondissement.
C’est le jeudi 2 août dernier que l’individu refait surface et sollicita encore une fois l’hospitalité auprès de l’imam. Selon Cheick Oumar Diaby, il insista beaucoup cette fois-ci également, tout en rappelant à l’homme de Dieu qu’il a l’obligation de secourir tout musulman en détresse. A la question de l’imam « 0ù était-il tout ce temps ? », le citoyen du pays de Yayi Boni dit qu’il était à …Tombouctou. Que faisait-il là-bas ? Mystère. Est-il un djihadiste ?
En tout cas, l’imam accepta de lui donner l’hospitalité en mettant une petite chambre située au premier étage de la mosquée à sa disposition. C’est dans cette pièce – nous l’avons visitée - dotée d’une toilette moderne et propre que l’étranger vivait depuis le jeudi dernier. C’est normalement le dimanche 5 août qu’il était convenu qu’il quitte, ayant passé les trois jours que la religion fait obligation de donner à une telle personne se disant de passage et en détresse. C’est donc ce même dimanche, avant que ses hôtes ne lui retirent les clés de la chambre, que ce faux musulman profita du moment où les élèves coraniques – des écolières profitant des vacances pour apprendre la religion – balayaient la mosquée pour inviter une fillette de 8 ans en lui demandant…d’aller remplir sa bouilloire au robinet. Se croyant à l’abri des regards, Aboubacar se précipita sur la fillette dans un coin de la mosquée…pour assouvir sa libido. D’après les premières analyses, la fillette, que nous avons également rencontrée au commissariat de police, a eu des blessures…Nous avons vu aussi son agresseur de pédophile. Il était habillé en grand boubou blanc, assis comme un sage, entre les quatre murs, dans une cellule du commissariat de police. C’est vrai que l’apparence trompe. Et qu’on est souvent victime de sa propre bonté. Alors attention ! Prenons soin des enfants surtout des filles en cette période de vacances. Les loups sont toujours aux aguets…
Affaire à suivre.
Mamadou FOFANA