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Edito : Pardonnons à IBK !
Publié le mardi 1 avril 2014  |  Tjikan


© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le président, Ibrahim Boubacar Keita préside le premier conseil des ministres
Lundi 9 septembre 2013. Koulouba Palace à Bamako. le président IBK a présidé son premier conseil des ministres


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Lors de sa dernière adresse à la Nation, le président IBK, comme d’habitude, tout vêtu de blanc devant un décor bleu-marine, les couleurs nationales à sa droite n’a pas seulement convaincu avec son ‘’Bissimilaye Rahamani Rahim …’’, il a su faire preuve de la sagesse qui sied à sa personnalité.
Moins de propos virulents, peu de ‘’Je’’ et point de promesses ardues.
Après plus de six mois aux affaires, IBK semble maintenant mesurer l’amertume de son peuple face au presque fatalisme dont il est confronté. Occupation de Kidal, menaces terroristes, incendies des marchés et des habitations, délestage…Tels sont les défis quotidiens avec lesquels tous les vrais Maliens se lèvent le matin de leurs lits.

En tout cas, IBK a décidé, cette fois-ci d’être concis, d’abandonner la posture de suffisance et de se méfier des propositions fantasmagoriques.
Comme une allocution à la française, le président de la République a su faire preuve d’une grande maturité. Comme cela se doit.
Car, de l’avis de nombreux spécialistes de la question, une adresse à la nation du chef de l’Etat est différente d’un discours de meeting ou de bilan. Comme nombreux de nos Chefs d’Etat qui se bornaient à revenir sur la moindre réalisation exécutée et étalait l’éventail des projets à court, moyen et long terme qu’ils se proposent de réaliser.

C’est pourquoi au fil du temps, l’adresse à la nation du président de la République qui captait toutes les attentions (comme au temps de GMT) a fini par perdre toute sa symbolique. Pour preuve, sous ATT, après le discours kilométrique, la chaine de télévision nationale aussi, revenait sur les grandes lignes, au point que le peuple, lassé d’entendre toujours les mêmes choses, se perdait en conjectures et maîtrise mal du coup la quintessence du message livré.

Bien posé, le visage rajeuni de quelques mois sous l’effet du maquillage, IBK est apparu le mardi soir avec un nouveau look. Contrairement à ses habitudes, il ne mâchait pas les mots, cassait pas les syntaxes et évitait des longues citations gréco-romaines. Cette sortie a donné la preuve de la prise de conscience du président de la République sur le ressenti des populations.

Sans entrer dans le fond de cette sortie, on peut dire que la forme a été adoratrice.
Sans conteste, il a réussi à cadrer le message, dans son vrai contexte. En évitant de faire un procès futile entre les différents régimes. Mais surtout, en rendant hommage à l’une des premières victimes de la révolution de Mars 1991, Ramatoulaye Dembélé. Dont le sacrifice a la même valeur que celui du caporal Damien Boiteux pour la libération du nord du Mali.

Sans se vanter, ni hurler ou proférer des menaces sans lendemain, le ‘’Mandé massa’’ a fait de la souffrance sur soi pour produire une allocution qui sied au climat général de l’heure.

Aussi, lors de son meeting avec les Maliens de la Côte d’Ivoire, le président de la République a adopté la même posture.
D’ailleurs, pour la première fois dans l’histoire, il a clôturé son intervention par un pardon à l’assistance. « Celui qui s’est senti vexé par certains de mes propos, trouve ici l’expression de mon pardon », a-t-il lancé.

Un grand signe de maturité de celui qui croyait détenir son pouvoir de Dieu, et son fils croyant que son père est un Dieu envoyé au Mali.
Pardonnons donc à IBK.

Moustapha Diawara

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