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L’Essor N° 17649 du 2/4/2014

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L’avenir politique au Mali : L’humilité et le pragmatisme
Publié le mercredi 2 avril 2014  |  L’Essor




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Le principal challenge qui se posera à la Commission justice, vérité et réconciliation sera certainement la sélection des points essentiels à traiter

La conversation remonte à plus de deux décennies. Un des nos aînés, diplomate chevronné qui se trouvait à l’époque en mission en Afrique orientale et centrale, avait ouvertement confessé le désarroi qui fut le sien lors des premiers mois de son séjour dans cette zone. L’aveu était d’autant plus étonnant venant de sa part que selon une conviction largement répandue, un Africain ne devrait fondamentalement pas avoir de difficultés à s’adapter à un contexte socio-culturel africain autre que le sien d’origine.

Il n’y a rien de plus faux que ce préjugé, avait assené notre interlocuteur qui avait reconnu une réelle lenteur de sa part à assimiler les codes de comportement et de pensée des personnalités avec lesquelles il avait été amené à collaborer. En Sahélien bon teint, attaché à la valeur des engagements solennels, il se retrouvait assez régulièrement déstabilisé par la réversibilité qui frappait fréquemment les ententes conclues et il avait du mal à accepter que des accords peaufinés dans les échanges préliminaires implosent lorsqu’ils étaient portés sur la table de négociation. L’aîné avait indiqué, dans un élan de sincérité, que seule sa pugnacité naturelle l’avait empêché à plusieurs reprises de jeter l’éponge.

Ce rappel pour dire que le fond culturel malien qui accorde une importance parfois démesurée à la promesse purement orale, qui prédispose au compromis (dans les meilleurs cas) ou à l’arrangement (dans des situations pas forcément glorieuses), n’est peut-être pas la caractéristique la plus partagée sur le continent africain. On le constate par exemple en République centrafricaine maintenant qu’a volé en éclats l’unanimité de façade autour de l’élection de la présidente Catherine Samba-Panza et que se dissipe l’illusion d’un retour spontané à la raison des acteurs les plus belliqueux, c’est-à-dire les « miliciens » anti-balakas. Nous ne sommes pas suffisamment familiers de la société centrafricaine pour en connaître les ressorts de la médiation traditionnelle. Mais quels que soient les acteurs de cette dernière, ils ont totalement échoué à briser la spirale de l’intolérance, à stopper le cycle des violences ciblées et à isoler les semeurs de haine.

Les autorités religieuses qui avaient courageusement tenté une intercession en sont réduites aujourd’hui à courir le monde afin de trouver un médiateur suffisamment puissant pour restaurer l’ordre sur le terrain et pour mettre à la raison les fauteurs de troubles. La situation actuelle, déjà tragique en elle-même, annonce surtout des lendemains inextricables quand un semblant d’ordre pourra être rétabli et que la communauté internationale demandera au pays de prendre sa part de responsabilités dans la reconstruction et de se comporter en nation convalescente en réussissant au moins la mobilisation de ses fils pour une problématique renaissance.
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