Le Mali à l’instar des autres pays d’Afrique a célébré le 31 juillet dernier, la Journée panafricaine des femmes sous le thème « Cinquantenaire de l’OPF : Paix et Sécurité, un défi pour les femmes du Mali ». L’événement présidé par le ministre de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant, Mme Alwata Ichata Sahi, a eu lieu à la Maison de la femme et de l’enfant de la commune V à Sabalibougou en présence de plusieurs membres du gouvernement.
Le thème national retenu, selon la ministre Alwata Ichata Sahi, à savoir « Cinquantenaire de l’OPF : Paix et Sécurité, un défi pour les femmes du Mali » n’est pas gratuit. Car cette année au Mali, la célébration de la journée se passe dans un contexte où la partie nord du territoire sous occupation de groupes armés, connaît des cas de violences à l’égard des femmes et des filles. « Nous aurions souhaité marquer le cinquantenaire de l’institutionnalisation du 31 juillet du sceau de l’allégresse qui sied à tout passage de génération. Mais le cours de l’histoire a basculé autrement par un fait de Dieu faisant des uns des victimes innocentes et des autres des spectateurs impuissants», regrette-t-elle.
Mme Alwata Ichata Sahi a réaffirmé la solidarité du gouvernement à l’égard de toutes les personnes victimes de la crise que traverse notre pays. Le ministre de l’Action Humanitaire et des personnes Agées, Dr. Mamadou Sidibé se veut très optimiste. Il faut tourner, souligne-t-il, cette page noire de l’histoire du Mali pour prendre le chemin d’un avenir radieux pour les enfants de notre pays.
Les enfants de cette partie meurtrie de notre pays n’en demandent pas plus. A l’image de Mariam Ben Barka, ils aspirent tous au retour de la paix. Dans un témoignage qui a fait pleurer l’assistance, cette jeune élève du Lycée Mahamane Alassane Haïdara de Tombouctou a décrit les conditions dans lesquelles de nombreux habitants comme elle ont quitté la Cité mystérieuse, le 1er avril. Ce jour-là, souligne Mariam Ben Barka, les habitants se sont réveillés avec les bruits des armes dans une ville fantôme, ni justice, ni administration, ni sécurité, qui les a fait penser dans un premier temps à la fin du monde. « Aidez- nous à retourner chez nous pour sauver notre dignité et restaurer notre honneur », a supplié la jeune fille.
La cérémonie a été agrémentée par des prières, poèmes, récitals pour la paix, l’unité, la cohésion nationale et la distribution des vivres et d’autres kits aux populations déplacées.
Créée le 31 juillet 1962 à Dar-es-Salam en Tanzanie, l’Organisation panafricaine de la femme s’était fixée comme objectifs fondamentaux : la création d’une structure régionale permettant aux femmes d’échanger et d’agir ensemble pour accélérer le mouvement d’émancipation et soutenir le grand courant de libération politique et économique de l’Afrique. Vieille aujourd’hui de 50 ans, l’OPF sert d’instrument d’information et de sensibilisation, de paix et d’unité au sein du continent africain.
Une série de conférences-débats sur des thèmes importants !
Dans le cadre de la célébration de la journée panafricaine des femmes, la Maison de la femme et de l’enfant de Darsalam a abrité, le 3 aout dernier, une série de conférences-débats avec conférenciers Mme Diallo Kama Sakiliba secrétaire exécutif de l’OPF, Mohamed Touré, cadre à la direction nationale du développement social, Me Djourté Fatoumata Dembélé, directrice de la maison de la femme à Sabalibougou.
Placées sous la haute présidence de la secrétaire générale du ministère de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant Mme Diarra Kadiatou Samoura, ces conférences débats s’inscrivaient dans le cadre de la célébration de la journée panafricaine des femmes. Au nom de Mme la ministre en déplacement à l’extérieur, Mme Diarra Kadiatou Samoura a rendu un grand hommage aux différentes femmes présentes à cette conférence. Selon Mme Diarra Kadiatou Samoura, les femmes et les enfants sont les plus victimes de la situation que traverse notre pays. Les femmes et leurs enfants, précise-t-elle, sont victimes de violences et toutes formes d’insécurités. Face aux atrocités, la cheville ouvrière du ministère de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant, les femmes doivent se réunir et faire partagées des idées afin de trouver une solution favorable pour nos autres consœurs.
Le thème « OPF, cinquante après, acquis et nouveaux défis au plan régional » a été développé par la secrétaire exécutive pour l’Afrique de l’ouest de l’organisation panafricaine des femmes (OPF), Mme Diallo Kama Sakiliba. Elle a fait un rappel historique de l’organisation, les missions, les réalisations et les défis. Selon Mme Diallo, l’OPF depuis sa création en 1962, a une mission d’information, de sensibilisation, de plaidoyer au sein du continent africain. L’OPF, a-t-elle affirmé, a toujours été active dans le domaine du développement social, économique, politique et culturel de la femme africaine. Pour Mme Diallo Kama Sakiliba, les actions d’envergure sur la promotion des femmes et l’égalité des chances entre les sexes ont abouti à l’engagement des Etats à travers des instruments juridiques qui constituent des acquis inestimables pour les femmes.
Me Djourté Fatimata Dembélé a évoqué le thème : « Panafricaine des femmes, 50 ans après : acquis, nouveaux défis au plan national ». De l’avis de Me Djourté, la population malienne est à dominance féminine. Selon elle, des avancées significatives ont été enregistrés dans la promotion de la femme au Mali. Cependant, ajoute-t-il, des inégalités persistent au détriment des femmes dans tous les domaines (éducation, santé, économie, etc.)
Dans son exposé sur « La crise sécuritaire et ses impacts sur la famille, quelle solution pour une sortie de crise », Mohamed Touré, cadre à la direction nationale du développement social a affirmé que le contexte du cinquantenaire de la panafricaine des femmes constitue incontestablement un cadre approprié pour s’informer, échanger et débattre sur la question et surtout approfondir la réflexion pour explorer des voies et mécanismes de sortie de crise.