OUAGADOUGOU, 7 août 2012 (AFP) - Le ministre burkinabè des Affaires
étrangères, Djibrill Bassolé, dont le pays conduit la médiation dans la crise malienne, est parti mardi matin pour le nord du Mali, où il doit rencontrer des groupes islamistes qui contrôlent la zone, a constaté l`AFP.
Accompagné d`un conseiller, M. Bassolé a décollé tôt de Ouagadougou, selonle journaliste de l`AFP qui l`accompagne.
Il se rend à Gao et Kidal pour "porter un message" aux groupes armés
islamistes de la part du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la
Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), a indiqué le
ministre.
Le nord du Mali est occupé par des mouvements islamistes alliés à Al-Qaïda
au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont évincé la rébellion touareg du
Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA) et ont commencé à y
appliquer la charia (loi islamique).
M. Compaoré a reçu en juin, séparément, des délégations du groupe islamiste
Ansar Dine ainsi que du MNLA.
Le président malien par intérim Dioncounda Traoré, rentré le 27 juillet à
Bamako après une convalescence de deux mois à Paris à la suite d`une grave
agression dans son bureau à la présidence, a annoncé le 29 juillet la création
de nouveaux organes de la transition et précisé qu`il se chargeait lui-même de
former le gouvernement d`"union nationale" exigé par la Cédéao.
Ce cabinet d`union doit avoir l`assise suffisante pour permettre la reprise
du Nord par le pouvoir central.
La Cédéao continue de jouer la carte de la négociation avec les islamistes,
mais se dit prête à envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats en cas
de nécessité. Elle attend pour cela une demande formelle du pouvoir de
transition à Bamako, un mandat du Conseil de sécurité de l`ONU et un soutien
logistique occidental.