A l’occasion de son 2e anniversaire, l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise au Mali (APDS) a organisé hier à son siège à Hamdallaye un point de presse pour faire le bilan de ses activités et pour se prononcer l’actualité du pays. A propos des accusations portées contre le président IBK par « Le Monde », un journal français pour une relation présumée avec un homme d’affaires corse qui fait l’objet d’enquête, elle a insisté sur la stricte observance de la présomption d’innocence et le droit du peuple de savoir.
Après avoir faire le bilan des activités durant la transition, l’ADPS s’est prononcé sur les travaux réalisés par le gouvernement d’Oumar Tatam Ly et aussi sur les récentes révélations du journal français « Le Monde » dans l’affaire « Tomi » qui accuse IBK de corruption.
En matière de marchés publics (équipement de l’armée, projet d’acquisition d’un nouvel avion présidentiel, etc.) qui se font dans toutes discrétions, sans demande d’offre et la situation économique du Mali, l’ADPS s’est dite inquiète. Selon son président, Gaoussou Coulibaly, le contexte de crise que connaît notre pays impose aux pouvoirs publics de faire preuve du maximum de transparence possible (en tenant compte des impératifs de la défense nationale), de rigueur et de discernement compte tenu de l’énorme demande sociale qui reste largement insatisfaite à ce jour.
En tout état de cause, le coût d’opportunité budgétaire et politique d’une éventuelle acquisition d’un nouvel avion présidentiel en ce moment précis est à tous égards exorbitant et ce, d’autant plus que le nouveau régime se plaint, à tort ou à raison, d’avoir hérité de « caisses vides ». Pour d’éclaircissement de cette situation, l’ADPS demande à l’Assemblée nationale d’interpeler le gouvernement, y compris dans la session « questions d’actualité », sur la réalité ou non desdits marchés et sur leur conformité à l’intérêt national et aux textes en vigueur.
Face à l’article du journal français « Le Monde » en date du 28 mars 2014 tendant à mettre en cause le président de la République du Mali dans les affaires d’un réseau mafieux opérant dans certains pays africains, l’ADPS a exprimé sa vive préoccupation. Elle a néanmoins insisté sur la présomption d’innocence et le droit du peuple de savoir la vérité.
Pour M. Coulibaly, il est important que les décisions et la communication présidentielles en la matière d’une part, et la conduite de la procédure du côté de la presse et de la justice françaises d’autre part, prennent en compte l’impérieuse nécessité de préserver, dans tous les cas de figure, l’honneur et la dignité du peuple malien et de ses institutions républicaines. Ce qu’il convient d’appeler l’affaire Toumi confirme que le président de la République a commis une grave erreur de jugement politique en ne rendant pas publique sa déclaration de biens conformément à la Constitution du 12 janvier 1992.
Parlant de paix, elle a sollicité des mesures de consolidation de la concorde et de l’unité nationale qui doivent être envisagées pour amener tous les Maliens, par-delà les vicissitudes souvent violentes de l’histoire politique contemporaine du Mali, à « regarder dans la même direction », étant bien entendu que la réconciliation nationale ne peut pas se faire au prix de l’impunité.
L’ADPS a salué plusieurs activités du gouvernement comme la traque de certains membres de l’ex-junte militaire pour la violation des droits humains, l’élaboration de projets de textes législatifs renforçant la lutte contre l’enrichissement illicite, etc.
Maliki Diallo